La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

4o4 SON SCEPTRE VIRGINAL
Il est facile encore de s'expliquer pourquoi une
mère chrétienne des premiers siècles de l'Église
profitait du sommeil de son enfant pour l'embrasser
à genoux à l'endroit du cœur;
Ce cœur ingénu, cette poitrine de cristal, n'étaitelle
pas comme le palais de l'innocence?
Eh bien, c'est sur un pareil trésor que vient
s'étendre au foyer domestique le sceptre virginal de
Marie. Il prescrit, il impose, autour des enfants, la
garde rigoureuse de la pudeur.
La pudeur, dont on a donné cette définition
« qu'elle est la plus belle des craintes après la crainte
de Dieu » ; la pudeur, ô parents chrétiens, vous dit
tout bas ses lois et ses nuances au foyer domestique.
Avez-vous observé que, lorsque la nature va former
quelque chose de précieux, par exemple le germe
d'une fleur, elle a soin d'enfermer d'abord ce germe
au fond d'une tige? Puis là, elle l'entoure avec
précaution de plis et de replis soyeux et délicats,
de tissus très fins, de voiles mystérieux : le germe
tout à la fois dort et se développe au fond de cette
alvéole parfumée ; c'est comme un sanctuaire autour
de la petite plante qui doit sortir. Toutes ces précautions
de la nature, ô pères et mères, c'est la
pudeur : elle consiste à entourer l'âme de vos enfants
de plis et de replis de tendresse et de sûreté.
Mais un apologue oriental complétera la leçon de
la nature.
L'apologue met en scène, à l'aurore de la création
du monde, un ange auprès d'un bouton de rose qui