La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

4o6 SON SCEPTRE VIRGINAL
nation est loin d'avoir une éclosion facile et spontanée.
Un défaut commun à tous les enfants, auquel
nul n'échappe, est l'égoïsme. Etudiez l'enfant : il
est égoïste. Il dit sans cesse moi; il ne se préoccupe
nullement de ce qui se passe autour de lui; tout
entier à ses appétits, il est tranquille si on les satisfait,
il se fâche si on les gêne. Qu'est-ce qui fera sortir
l'enfant de cet égoïsme originel? un apprentissage
qui, dans la religion chrétienne, est plus spécialement
dirigé parle sceptre de Marie. Ce bienheureux
sceptre suscite, autour de l'éveil du don de soi
chez l'enfant, une triple puissance attractive.
La première puissance attractive, accompagnée
d'un sourire, c'est une mère. A une mère revenait
de droit l'initiation de son fils à une vie où l'on ne
pense plus seulement à soi. Ne s'est-elle pas oubliée
auprès de son berceau, bien avant dans les nuits,
dans des fatigues, et souvent des angoisses ? Il lui
appartenait donc de lui apprendre à commencer à
s'oublier lui-même. Elle lui fera faire ses premiers
petits pas, et aussi ses premières petites sorties
hors de lui-même : marcher et s'oublier. Voyez
comme elle y réussit. Investie de la fonction sainte
d'offrir à Dieu des prémices, elle apprend à son
enfant à donner son cœur à Dieu, en lui faisant
joindre ses petites mains et prononcer les doux
noms de Jésus et de Marie : « Donne ton cœur à
Dieu, mon ange; envoie un baiser à ta mère du
ciel. » Et il advient qu'en apprenant à son enfant
à offrir son cœur à Dieu, elle lui apprend sa pre-