La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

194 ASSOMPTION ET COUBONNEMENT
Alors, sa main dans la main de son Fils, la Vierge
qui montait reçut et offrit aux regards un nouvel
éclat : car les enfants ne sont-ils pas la couronne
des auteurs de leurs jours ? Jusque-là, c'étaient les
anges, les archanges, les chérubins, les séraphins,
qui faisaient pleuvoir sur Elle leurs beautés, mais à
présent, c'est Lui, son divin Fils, qui vient l'honorer,
Lui : elle ne voit plus que Lui ! Les Livres saints
se sont plu à laisser entrevoir et à célébrer ce moment
par excellence de l'Assomption : Quelle est
celle-ci qui s'élève du désert, toute remplie de délices,
et appuyée sur son Bien~Aimé i
?Le Bien-Aimé, c'est
son Jésus, mais plus Jésus du temps, tout petit à
Bethléem, souffrant au Golgotha : c'est Jésus de
l'éternité, Roi de gloire, Souverain de l'infinie félicité.
Il rayonne, et en même temps il est si doux !
Sur son Bien-Aimé elle s'appuie donc en montant :
cet appui, seul, l'inonde de délices : elle est enivrée
de l'amour qui a retrouvé et qui s'appuie OMère,
de la main de ton Fils, bois, bois à la coupe des
ivresses immortelles : ton Fils l'emplit sans cesse,
tu ne peux l'épuiser.
Jésus parlait à sa Mère, et les anges écoutaient.
Aux saints Docteurs les anges ont bien pu répéter
le colloque qu'ils ont entendu. Aussi un pieux
disciple de S. Bernard dit que Jésus parlait ainsi à
sa Mère : « Montez avec moi, ô ma Bien-Aimée.
Vous m'avez communiqué ce que je suis comme
1
Cantiq., vm, 5.