La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DE MARIE ET DE L'ÉGLISE 4&5
Seigneur », dit-elle à Eliézer, et inclinant son
urne, elle l'approche des lèvres du serviteur
d'Abraham, puis elle donne à boire à tous ses chameaux.
Et alors Eliézer tirant des bracelets d'or et
des pendants d'oreilles les offre à la jeune fille. Il
demande Rébecca à sa famille et l'obtient pour le
fils de son maître.
Que tout cela est pur et délicat ! C'est bien le
tableau des fiançailles, le temps de la première
rencontre, de la poésie, des joyaux offerts à
la jeune fiancée. Rien n'est enchanteur comme cet
épisode des Livres saints.
Or, disent les Pères de l'Eglise, Rébecca était la
figure des épouses que le Fils de Dieu attirerait un
jour à son amour, parles prévenances de l'Esprit-
Saint, par les dons de la grâce : qu'on retienne bien
cette explication.
Voici maintenant Rachel :
Rachel est la figure, non plus delà fiancée, mais
de l'épouse. En effet, remarquons comme l'Ecriture
a soin de le dire longuement, que ce n'est plus un
serviteur chargé de présents qui part, comme Eliézer
avait fait pour Rébecca. C'est Jacob lui-même qui
se met en route; il n'a ni monture, ni richesses, ni
bijoux: « Dieu de mes pères, dit-il, dans une ardente
et sublime prière, pour chercher Rachel, jai passé
le fleuve du Jourdain, n'ayant quun bâton 1
. »
1
Il rencontre Rachel; elle était, dit l'Ecriture,
Genèse, xxxn, xu.