La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

84 MARIE ET I/EFFLORESCENCE
accepter : c'est la voix de Marie, ou son conseil, ou
l'effet de sa prière. Elle rappelle le Nunc dimittis
du vieillard Siméon. Elle seule l'a entendu ou retenu.
La longue vie de Siméon exprimait la durée de
la Loi ancienne qui attendait la venue du Messie
pour finir en paix et disparaître. La Vierge, à la
mémoire fidèle, rapportant les larmes de bonheur
et le cantique d'adieu du saint vieillard, en communique
l'impression de douceur et de paix au
milieu des disciples et des fraternités.
L'éternité seule apprendra quels ménagements
Marie employa pour habituer les esprits et les cœurs
à la fin de la Loi ancienne.
On a dit à propos des condescendances et des
éloges dont les apôtres usèrent à l'égard des institutions
passées de l'ancienne Loi : a qu'ils enseveli­
rent la Synagogue leur mère avec honneur 1
». Marie
participa à cet ensevelissement en fille et en Vierge
affectionnée et reconnaissante. On a moins de peine
à mourir lorsque, dans la dernière vieillesse, on
sent ses yeux se fermer sous la main d'un ange.
Ce que devait être, pour les vieillards, l'œuvre
chrétienne des Petites-Sœurs des pauvres, Marie l'a
été pour la Synagogue à ses derniers soirs.
1
S. THOMAS, somme thêolog., II» p., quest. cm, art. iv.