La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

MARIE ET L EFFLOKESCEISCE
noble fille de David, mère du vainqueur de la mort?
Ah! il devait suffire de la regarder pour passer
facilement du terrestre à l'idéal, du temporel au
spirituel. Le diadème en or de Bethsabée ne ceignait
pas son front, mais quelle inexprimable auréole
formait déjà sa couronne! Jamais la majesté des
reines n'avait été mieux réussie, non avec des
parures, mais avec la candeur des vierges, la sollicitude
des mères et la beauté des anges. Sur ce chefd'œuvre
réalisé par un Dieu jaloux, le Calvaire avait
projeté le mystérieux et suprême éclat que donnent
l'héroïsme et la souffrance.
De fait, le sentiment populaire aux temps apostoliques,
conservé en partie dans les Évangiles apocryphes,
témoigne jusqu'à quel point la présence de
Marie contribua à établir le courant du règne spi­
rituel du Messie. Les apocryphes 1
ne se rapportent
aux Évangiles canoniques que comme une contrefaçon
qui fait recourir nécessairement à l'œuvre
originale; mais on a pu dire d'eux justement : « Ces
récits familiers et anecdo tiques faits au foyer, sous
la tente, aux champs, dans les haltes des caravanes,
contiennent un vivant tableau des mœurs populaires
* Il ne saurait être question ici que des Apocryphes
orthodoxes, car il en existe de la composition des hérétiques,
et que l'Eglise a condamnés. Parmi les Apocryphes
orthodoxes qui sont de véritables chroniques, on peut citer
de préférence : le Proto-Evangile de Jacques le Mineur,
qui glorifie la Mère du Sauveur et renferme l'histoire de la
naissance, de la jeunesse, de l'élection de Marie comme
mère de Dieu et de la naissance du Christ à Bethléem.