La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DES DIVINES ÉCRITURES 3a l
qui a soif de votre rosée; que je boive de vos eaux
salutaires depuis le commencement de votre Écriture,
où Ton voit la création du ciel et de la terre, jusqu'à la
fin, où Ton voit la consommation du règne perpétuel
de votre cité sainte. Je vous confesse mon ignorance;
car à qui pourrai-je mieux la confesser qu'à celui à qui
mon ardeur enflammée pour l'Écriture ne déplaît pas?
Encore un coup, donnez-moi ce que j'aime, puisque
c'est vous qui m'avez donné cel amour. Je vous le
demande par Jésus-Christ, au nom du Saint des saints;
et que personne ne me trouble dans cette recherche 1
.
Dans cette admirable prière, il y a deux craintes
touchantes qu'exprime saint Augustin : la crainte
de se tromper ou de tromper les autres en expliquant
le Livre sacré; et puis, la crainte d'être troublé
dans sa lecture et ses recherches.
Augustin, et vous, cher lecteur qui partagez son
ardeur pour les divines Écritures, bannissez cette
double crainte. Dès l'instant que vous avez ouvert
votre Bible aux pieds delà Vierge Marie, comment
Celle qui est la candide Aurore permettrait-elle que
vous soyez trompé ou trompeur? Et n'ayez point,
non plus, l'autre appréhension : n'étudiez-vous pas
la Bible à l'aurore? qui donc vous dérangerait, vous
troublerait? Pour beaucoup d'importuns l'heure est
trop matinale.
1
Gonfossiona, liv. XI, u.