La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

4 MARIE ET L*EFFM)RESCENCE
l'aliment dont Dieu se nourrit lui-même, l'aliment
éternel de son éternelle existence, son amour et
ses délices, l'aimable objet de ses complaisances.
En effet, la très sainte Trinité trouve son bonheur
inaltérable dans la communion du Verbe, non
point sans doute voilé et caché en Sacrement, mais
contemplé, possédé, savouré à visage découvert,
à torrent de feux et de délices. Cette vie de la
très sainte Trinité venait d'être faite la vie du
monde sous les voiles sacramentels : l'aliment
éternel de la table du roi devenait l'aliment quotidien
des serviteurs.
Le pain du ciel! tout allait être là pour la terre :
Il venait remplacer, congédier les grossiers
aliments qui font perdre le goût des biens éternels,
sans apaiser la faim ni éteindre la soif du cœur.
Vous seul, ô Emmanuel, reconnu a la fraction du
pain, deveniez la nourriture qui rassasie les désirs
de Famé et les aspirations de notre être; ô manne
savoureuse qui allait faire goûter les pures délices
de l'espérance, avant de communiquer l'ineffable
rassasiement de la possession !
La distribution du pain du Ciel est aujourd'hui,
après bientôt vingt siècles, aussi radieuse, aussi
recueillie, qu'à la première année du Cénacle.
Cependant, qu'on se représente la communion dans
l'Église naissante. Il y avait d'abord cette différence
: elle se faisait le soir.
« Dociles à l'ordre que le Maître avait donné de
renouveler en mémoire de lui la fraction du pain.