La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

228 REINE DES CŒURS
Aussi bien, l'expérience n'est-elle pas encore là
pour attester qu'on va à Marie comme on va au
bon Dieu, même à elle en premier, parce qu'ici-bas
nous avons besoin d'intermédiaires, d'introducteurs,
de protection, de recommandation. On lui recommande
donc son âme, son salut, ses affaires, sa
santé, sa vocation, avec tous ceux qu'on aime. On
lui dit naïvement : Bonne Mère, je viens à vous
pour que vous acheviez ce qui reste à faire auprès
du Bon Dieu. C'est reçu au ciel et sur la terre.
N'est-ce pas malheureux que l'apostasie de Luther
ait essavé de bouleverser cet ordre, de tarir ce fleuve
de confiance et d'amour? Mais les générations ne
l'ont pas écouté, elles ont continué à dire : qu'elle
est bonne Marie! et même dans le protestantisme,
alors que le temple protestant est froid, bien des
cœurs en secret ont conservé leur inclination pour
la sainte Vierge; au-dessous de leur temple froid,
ils lui ont creusé en eux-mêmes une sorte de crypte,
une romaine et délicieuse catacombe !
Mais voici, en faveur de tous ceux qui l'aiment,
un privilège de sa bonté semblable à celui de sa
beauté : belle, elle embellit; bonne, elle bonifie.
Qui s'est approché du feu et n'en a pas été réchauffé?
qui a touché des parfums et n'a rien gardé de leur
senteur? qui a aimé Marie et n'est devenu meilleur?
A chacun de répondre : mais la réponse sera la
même partout.
Joseph avait reçu de Rachel et de Jacob, une