La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DE MARIE ET DE L EGLISE 47 1
nous rappellent que nous ne faisons que passer icibas,
que notre âme est une exilée. Et lorsqu'elles
sont placées dans un tableau, dans une scène de la
nature, en vain on cherche k porter les yeux autre
part: ils reviennent toujours s'attacher sur elles.
Voyageur au mystère de la vie, il nous a été
donné de goûter le charme attaché aux ruines.
C'était dans la campagne romaine, au déclin d'une
journée de printemps. La campagne de Rome présente
des contrastes, et par conséquent des beautés
d'un effet incomparable. Sévère comme le dogme k
certains endroits, elle ressemble, en d'autres, à une
virginale fiancée parée pour son Époux céleste. Ciel
d'Italie, d'une transparence si pure qu'on aurait
cru que le visible allait se fendre pour laisser
apparaître l'invisible, montagnes admirablement
découpées dans le lointain, palmiers et cèdres de
l'Orient transportés dans les jardins de la Ville
Eternelle, formaient un spectacle enchanteur et
saisissant. Mais ce qui venait donner comme le
dernier coup de pinceau k ce paysage unique dans
le monde, c'étaient les ruines fameuses dont cette
campagne est parsemée. Lorsque, à la fin d'une
journée de printemps, alors que le soleil regrette
de quitter cet horizon de Rome et que les ombres
transparentes semblent craindre de cacher le beau
ciel d'Italie, lorsque les derniers rayons de lumière
viennent tomber sur ces ruines comme pour leur
demander, en suppliant, une dernière beauté en
faveur du paysage, le spectacle alors devient