La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

a64 LA GARDIENNE
RICHESSE DE CETTE TABLE ROYALE. — Les convives
d'Assuérus buvaient dans des vases d'or, et les mets
se servaient dans des bassins toujours différents les
uns des autres. Certes, sous la Loi de grâce et
d'amour, la somptuosité matérielle passe au second
rang : néanmoins, même à ce point de vue, la
table des noces divines, dépasse la table du monarque
de l'Orient. Qu'on évalue, si c'est possible, le
nombre des vases d'or, des superbes calices et des
riches ciboires qui servent au divin banquet ou qui
enferment la sainte Réserve? Qu'on fasse le compte
des diamants, des saphirs, des émeraudes qui
étincellent sur les vases d'or, des dentelles et des
merveilleux tissus qui ornent la table du Roi des
rois? Mais encore une fois, sa somptuosité vient
moins de la matière que de l'esprit, et une simple
patène d'argent sur laquelle le pain du ciel vient
d'être formé, l'emporte infiniment sur la vaisselle
d'or la mieux ciselée.
LES DÉLICES DU FESTIN. — Quelques mots suffisent,
prononcés par des lèvres consacrées, sur la
table dressée de l'autel pour que toutes les magnificences
et toutes les douceurs des mets et des
breuvages soient servies aux cœurs qui ont faim et
soif de la justice. « Venez et goûtez combien le
Seigneur est doux », car c'est lui-même qui devient
votre nourriture. L'homme ne pouvait soupçonner
un pareil aliment. Tout ce que la terre a de mieux
cultivé, tout ce que le ciel a de plus délicieux, se
réunit pour le former. La terre a donné son fruit