La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

364 LE CORTÈGE DES VIERGES
contemplant, du matin au soir, sa vie inutile : et,
de fait, quelle inutilité !« A quoi est-ce que je sers?
mon cœur n'a personne à aimer, mes mains n'ont
rien à préparer pour l'affection. » C'était, du reste,
la triste existence des vestales dans l'ancienne
Rome : leur cœur se mourait de privation d'amour,
alors qu'elles veillaient à l'entretien d'une flamme
extérieure. Quelle ironie cruelle du sort!
La Vierge Marie l'a fait cesser. En allumant la
flamme de la virginité, elle lui a obtenu de Dieu la
récompense d'une fécondité inconnue : celle du
salut des âmes au prix de mille services et de mille
fatigues.
Alors resplendit et s'étala dans le monde un spectacle
inusité et merveilleux : au berceau de toutes
les œuvres comme au lit de toutes les souffrances,
il y avait des vierges....
Alors sur toutes les montagnes de l'univers, on
aperçut des phalanges virginales qui passaient;
elles étaient conduites par la Reine de pureté et
d'amabilité; elles n'avaient qu'une préoccupation :
répandre des bienfaits sur toutes les misères, des
consolations autour de toutes les douleurs.
Alors se trouva réalisée la riante annonce du
prophète Isaïe : Qui sont ceux qui sont emportés
en Vair comme des nuées, et qui volent comme des
colombes lorsqu'elles retournent à leurs colombiers
1
? Ceux qui passaient ainsi comme des nuées
1
ISAÏE, LX, 8.