La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

1
MARIE SOUMISE A PIERRE 47
De la sorte, tout est ramené à l'humilité, vertu
fondamentale de la créature et principe de sa gloire.
Cette adorable combinaison, au moyen de la
hiérarchie, du repentir élevé et de l'innocence
subordonnée, s'inaugure en Pierre et en Marie :
Pierre qui a pleuré amèrement d'avoir renié son
Maître, a été maintenu par lui à la tête de son
Église. Conséquemment, « la sainte Vierge ellemême,
considérée comme membre de l'Eglise,
appartenait à saint Pierre, qui avait l'honneur, en
Jésus-Christ, de la posséder et de la regarder
comme sienne ; et il s'estimait plus heureux de
cette prérogative que de tous ses autres privilèges,
et de la possession du reste de l'Eglise. Si Ton considère
en effet l'Église comme l'assemblée des âmes
qui composent le corps de Jésus-Christ, la sainte
Vierge est plus considérable aux yeux de Dieu que
toute l'Eglise ensemble : son intérieur étant plus
pur, plus saint, plus parfait, et rendant plus de
louanges à Dieu que tout le reste des membres de
Jésus-Christ 1
». C'est là ce qui constituait, sans
qu'elle s'en doutât, la place d'honneur de Marie :
encore plus que la révérence dont elle était environnée
au Cénacle. De cette place d'honneur, intime
ou publique, elle contribuait à fortifier l'autorité de
Pierre, à asseoir sa primauté. Quand on vit la Mère
de Dieu se faire la première brebis de Celui à qui
il avait été dit : Pais mes brebis, pais mes agneaux,
OLIEH, Intérieur de la sainte Vierge.