La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

468 LA PARURE DE POURPRE
de Rebecca et de Rachel nous avions appelé en
parallèle, avec sainte Agnès et sainte Cécile, des
figures païennes, une Lucrèce et une Cléopâtre,
oui. alors il y aurait eu contraste : car rien n'est
plus opposé que la physionomie chrétienne et la
physionomie païenne. Mais entre une physionomie
de la nouvelle alliance et une autre physionomie de
l'ancienne alliance, il n'y a ni contraste, ni opposition
; sans quoi, Dieu qui est l'auteur de l'une et de
l'autre paraîtrait en contradiction avec lui-même.
Mais alors quelle est la nuance qui distingue
Rebecca et Rachel, filles des patriarches, de sainte
Agnès et de sainte Cécile, vierges chrétiennes?
Uniquement cette nuance que saint Thomas d'Aquin
appelle la marche du moins parfait au plus parfait.
De la loi juive k la loi chrétienne, dit le grand
Docteur, il y a passage du moins parfait au plus
parfait.
Eh bien, c'est lk toute la différence qui existe
entre Rebecca et Rachel d'une part, sainte Agnès
et sainte Cécile de l'autre. Les unes ont un rôle
moins parfait, les autres un rôle plus parfait; les
unes ont des qualités inférieures, les autres des
qualités supérieures. Mais elles se tiennent et sont
inséparables, comme ce qui commence tient à ce
qui est achevé, comme le crépuscule du matin tient
au plein jour qui l'achève, comme le tronc tient au
feuillage et aux fleurs qui le couronnent.
En effet, il suffit de jeter un simple coup d'œil
sur Rebecca et Rachel, pour comprendre qu'elles ne