La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DANS L'UNIVERS 225
d'elle et l'enveloppe comme un vêtement 1
. » Or,
cette sympathie entre la pureté et la beauté, ce voile
de lumière, ce parfum d'innocence, Marie les
prolonge de sa personne sur les vierges et, à son
tour, en fait leur vêtement.
N'est-ce pas elle qui embellit le repentir? Là où
le vice.a semé des ruines, elle sème les teintes du
soir qui le disputent en beautés à celles de l'aurore.
Elle qui réunit les beautés des deux crépuscules,
celles du matin dans sa conception immaculée,
oelles du soir dans sa douleur sur le Calvaire, les
verse sur le repentir.
N'est-ce pas elle qui embellit le jardin de
l'Église? Elle est aux développements de l'Eglise
ce que le printemps est aux fleurs, et Tété aux
fruits. Mêlée à toutes floraisons, c'est elle qui amène
aussi à maturité. Le mystique jardin lui doit toutes
ses merveilles.
N'est-ce pas elle qui embellit les productions de
l'art, en bénissant et en dirigeant le pinceau du
peintre, le burin du graveur, le ciseau du sculpteur?
L'art antique recherchait la perfection de la
forme, mais c'est elle qui a fourni Yexpression; car
l'expression est venue de son sourire et de son
regard, du sourire et du regard de son Jésus. L'art
chrétien lui doit le beau céleste.
Nest-ce pas elle, enfin, qui a tout embelli, tout,
jusqu'à Dieu lui-même ; on a dit justement, à propos
1
LAMENNAIS, Esquisse d'une philosophie, t. III, p. 2*3.
i3.