La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

3?8 LE CARMEL, APANAGE DE MARIE
Heureux contemplateurs, ils voyaient de leurs
yeux Celle qui, depuis près de 900 ans, était la
beauté voilée du Carmel : le voile, pour eux, venait
de tomber. Elie avait vu son jour, mais dans le
lointain, jour fugitif comme la nuée : pour eux, ils
en buvaient à longs traits la pleine apparition.
De leurs yeux, ils voyaient Marie ; ils pouvaient la
remercier, et, ainsi que l'atteste le témoignage
liturgique, jouir de ses entretiens. Comme ils ont
dû provoquer l'effusion de ses récits : la rosée, cette
fois, coulait des lèvres de la Vierge.
Le livre liturgique ajoute enfin :
« Les premiers de tous, ils bâtirent à sa pureté virginale
une chapelle, à l'endroit du Mont Carmel où autrefois
Elie avait vu s'élever la nuée légère, par laquelle
elle avait été figurée *• »
La première chapelle du monde, en l'honneur de
Marie élevée sur le mont Carmel, son culte inauguré,à
l'endroit de la vision de la nuée légère, quelle
coïncidence ! La Vierge ne vient-elle pas reconnaître
authentiquement, comme lui ayant appartenu dans
le passé, la beauté du Carmel chantée par Isaïe?
Beauté du site, beauté de la gloire de Dieu vengée
sur son sommet, beauté d'un genre de vie dans ses
grottes : voilà comment cette montagne prédestinée
fut, une première fois, l'apanage de la Vierge, sous
1
Bréviaire romain, office de Notre-Dame du Mont-Cavmel,
16 juillet.