La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

9.24 REINE DES CŒURS
et d'amour, toutes les fois que des yeux innocents
ont vu la Vierge^ Marie, il sortait ensuite de l'embrasement
du cœur ce cri de transport : J'ai vu ma
tendre Mère, je voudrais la revoir encore, la revoir
toujours !
C'est ainsi qu'elle est belle ; comment s'étonner
qu'elle soit aimée?
Mais voici une rareté qui vient augmenter
l'amour : sa beauté est communicative, elle embellit
les âmes et les choses.
Une rareté ! parce qu'il y a si peu de beautés qui
soient communicatives. On est beau d'une splendeur
personnelle et solitaire. Un beau visage est incommunicable.
Une belle âme donne envie de lui ressembler,
et voilà tout. Mais en Marie la beauté est
rayonnante, elle se transmet. Dieu lui a dit : Tu es
Reine! de tes yeux, de tes sourires, de tes lèvres,
pleuvra la beauté ...
N'est-ce pas elle en effet qui embellit l'enfance?
Sur le modèle, au ciel, de sa cour de chérubins,
elle en refait, ici-bas, une autre parmi nos enfants.
N'est-ce pas elle qui embellit les vierges? On a
dit : « Il y a une sympathie intime entre la pureté,
la vérité et la beauté : ce qu'il y a de plus pur est
essentiellement ce qu'il y a de plus vrai et de plus
beau. » On a dit encore : « Telle qu'une fleur
aérienne, la physionomie de Marie flotte au milieu
d'une limpide lumière qui semble en la révélant la
voiler encore. Unparfum exquis d'innocence s'exhale