La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DES TRÉSORS DE LA GRACE 4^7
son ombre l'innocence baptismale de beaucoup, et
ces heureux ombragés se conservent dans la fraîcheur
de leur baptême comme des lis qui croissent
au bord de l'eau et y projettent leur blancheur, ou
comme des colombes qui font leur résidence le long
des pleines rivières.
La conservation de l'innocence baptismale est
une grâce d'un tel prix que Marie et l'Eglise,
pourtant si compatissantes pour les mères, ne
repoussent pas la mort quand sa faux cruelle vient
couper une tendre fleur. L'Eglise, au lieu de réciter
le Deprofundis, chante le La.uda.te; et Marie a laissé
faire la mort pour avoir un ange de plus. On connaît
cette poésie qui est allée au cœur de toutes les mères,
dans laquelle un ange penché sur un berceau ne
peut se résoudre à voir, par l'amertume des larmes,
« se ternir ces yeux d'azur », et finit par dire k
l'enfant :
Dans les champs de l'espace.
Avec moi, tu vas t'envoler;
La Providence te fait grâce
Des jours que tu devais couler!
V
Après le don de la grâce sanctifiante, après celui
de l'innocence baptismale conservée, n'est-ce pas
le pardon qui vient divinement briller dans le
catalogue des grâces?