La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

ifio SA MORT A JÉRUSALEM
famille; enfin, elle avait largement posé, dans la
maison de Jean, la base de son intimité future avec
toute demeure chrétienne. Elle s'est acquittée de
tous ses services d'amour : son apprentissage de
mère des hommes est terminé.
Qu'est-ce qui va amener sa fin? Deux causes,
l'une qui touche à l'intime de son être, l'autre qui
vient l'aifecterdu dehors, toutes deux très émouvantes.
Ce qui va d'abord la détacher de ce monde, c'est
le besoin d'entrer en possession de sa fin. Le langage
populaire, profondément philosophique, a
donné au mot fin deux significations : fin, but
suprême que l'on veut atteindre ; et fin, cessation
de l'existence. Jamais la réunion de ces deux sens
ne s'est mieux rencontrée qu'auprès de la plus pure
et la plus innocente des créatures : le besoin d'entrer
en possession de sa fin, de son Dieu adoré,
amène sa fin, la cessation de son existence.
On le sait, Dieu a fait les âmes pour l'union divine;
il les a douées d'un instinct qui les pousse
vers lui comme vers leur centre et leur fin, avec
une force à laquelle nulle force sensible ne saurait
être comparée.
Le péché originel et le péché actuel diminuent,
il est vrai, cette admirable convenance qui est
entre Dieu et les âmes, et affaiblissent ce sublime
instinct de la béatitude dont il les a décorées 1
.
1
S'a Catherine de Gênes, dans son Traité sur le Purga-