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Sans vigilance - Global Witness

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• si leur responsable des relations ou leur responsable de la conformité est chargé de<br />

veiller à la mise en œuvre des mesures de diligence raisonnable ;<br />

• de qui relève le responsable de la conformité ;<br />

• de quel accès dispose le responsable de la conformité au conseil d’administration ;<br />

• quels mécanismes sont en place pour examiner les procédures de conformité.<br />

Seize banques ont répondu (voir p.16). Sur les sept qui ont répondu de manière explicite à la<br />

première question, six ont déclaré que leur responsable des relations était en premier lieu<br />

chargé de veiller à la mise en œuvre des mesures de diligence raisonnable et que ce n’est<br />

qu’en cas de soucis que le problème remontait jusqu’au responsable de la conformité ; l’une<br />

d’entre elles, Commerzbank, a déclaré que le département chargé de veiller à l’exécution de<br />

ces mesures était le service conformité.<br />

Sur les neuf banques qui ont répondu de manière explicite à la deuxième question, deux ont<br />

affirmé que leur responsable de la conformité était placé sous l’autorité directe du PDG, une<br />

sous celle du président du conseil de direction, trois sous celle du directeur juridique du<br />

groupe, une sous celle du directeur financier, une sous celle du directeur des risques, et une<br />

sous celle du directeur général du groupe. Six banques seulement ont répondu à la question<br />

relative à la présence du responsable de la conformité au conseil d’administration, par la<br />

négative. Douze des banques ont répondu à la question relative aux mécanismes d’examen<br />

des procédures de conformité : ces mécanismes incombaient aux fonctions d’audit interne<br />

propres aux banques. Quatre banques ont précisé que leurs commissaires aux comptes<br />

externes participaient à l’examen des procédures de conformité. Trente-quatre banques n’ont<br />

pas répondu.<br />

La conformité, ça fonctionne ou pas ?<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> craint que la fonction de conformité, malgré la mise en place de l’ensemble<br />

des systèmes exigés par la législation en vigueur, ne se résume trop souvent à cocher une case<br />

sur un formulaire sans réel souci de mettre hors circuit les clients qui devraient l’être.<br />

« L’obligation de diligence raisonnable est salvatrice », a dit un expert financier lors d’une<br />

conférence de l’industrie offshore en 2007, expliquant que le respect de cette obligation<br />

permet non seulement aux banques d’être en conformité avec la déferlante de règles<br />

applicables à l’industrie financière, véritable casse-tête juridique, mais également d’échapper<br />

aux amendes qui sont infligées dans certains pays aux banques qui n’ont pas mis en place de<br />

système dit de « compliance » ou de conformité.<br />

Trop souvent, la fonction de conformité a pour seul point de mire le risque de réputation,<br />

plutôt que le souci de refuser comme clients des personnages corrompus. Lorsque l’autorité<br />

britannique de régulation des marchés financiers, la Financial Services Authority, s’est rendue<br />

dans les locaux de 16 établissements financiers en 2006 pour évaluer leurs procédures<br />

régissant les personnes politiquement exposées (PPE – personnalités assumant des fonctions<br />

publiques qui pourraient leur permettre de détourner des fonds publics), elle a constaté que les<br />

banques définissaient le risque de réputation des clients PPE comme « le risque qu’une PPE<br />

soit impliquée dans un scandale public, et non qu’elle soit réellement corrompue. Une PPE<br />

suscitant l’intérêt des médias ou alimentant un peu trop les rumeurs de scandale peut être<br />

immédiatement éconduite. En revanche, une PPE plus discrète, moins au centre de<br />

controverses, a des chances d’être acceptée. Cette appréciation du risque ne tient aucun<br />

compte de l’origine ni de la légitimité des fonds de la PPE [mise en évidence ajoutée] ».<br />

L’Autorité poursuit avec l’avertissement suivant : « Les risques de réputation et les risques de<br />

délit financier ne sont pas les mêmes et les mesures mises en œuvre pour réduire le risque de<br />

réputation ne permettent pas toujours de réduire le risque de délit financier ». 28 Pour <strong>Global</strong><br />

<strong>Witness</strong>, cela revient à dire que les banques se moquent de savoir si le client est corrompu et<br />

qu’elles sont avant tout préoccupées par le fait de savoir si le public peut être amené à<br />

découvrir qu’elles ont eu comme clients des individus corrompus.<br />

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