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Sans vigilance - Global Witness

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maximiser les intérêts journaliers. Nous avons toutefois identifié qu’au moins 375 millions de<br />

dollars sont sortis de ces comptes pour être déposés dans d’autres banques aux États-Unis et<br />

dans d’autres pays du monde… ». 219 M. Rapp a par la suite confirmé cette information à<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong>.<br />

Les comptes ont été fermés, d’après Reuters, en décembre 2003, soit quatre mois après que<br />

Taylor ait quitté ses fonctions de Président. 220 Selon des sources de <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong>, au moins<br />

un des comptes auxquels M. Rapp fait référence serait le compte de la LBDI à Citibank. 221<br />

Une troisième lettre adressée par le ministère des Finances à l’OTC, datée du 29 mai 1999,<br />

ordonne à cette dernière de verser 2,5 millions de dollars à la place de taxes forestières sur le<br />

compte « GOL Tax a/c #111-000043 through [par l’intermédiaire de] ABA-021-000089<br />

Citibank NA, 399 Park Ave, New York NY 10043, A/C#36006105 FFC ». 222 FFC signifie<br />

probablement « à créditer au compte de » (« for further credit »), et ce dernier numéro de<br />

compte est le même que le compte LBDI ci-dessus, ce qui suggère que ce paiement prévu<br />

pour le compte des recettes fiscales du gouvernement libérien était également destiné au<br />

même compte de la LBDI à Citibank.<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a demandé à Citibank quelles mesures de diligence raisonnable elle avait<br />

prises pour identifier les bénéficiaires effectifs et la source des fonds de ces comptes, si elle<br />

avait assuré le suivi des transactions passant par les comptes et si elle avait déposé des<br />

déclarations de transactions ou d’opérations suspectes ayant trait à ces comptes. À nouveau,<br />

Citibank a déclaré ne pas pouvoir s’exprimer à ce sujet. 223<br />

En revanche, à Monrovia, la LBDI s’est montrée très accommodante. Répondant aux<br />

demandes de renseignements de <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong>, elle a confirmé avoir tenu le compte numéro<br />

36006105 à Citibank, ouvert dans les années 1960. Les signataires en étaient les<br />

« responsables exécutifs » de la LBDI. <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a demandé à la LBDI quelles mesures<br />

de diligence raisonnable elle avait prises à l’égard des bénéficiaires effectifs du compte,<br />

autrement dit de ses propres clients. La banque libérienne a répondu : « La LBDI a observé<br />

dans la mesure du possible sa procédure opérationnelle spécialement dédiée à la connaissance<br />

du client. Le compte est géré dans le cadre d’une relation de correspondant bancaire et les<br />

bénéficiaires effectifs sont des clients de la LBDI, qui sont divers ». 224<br />

La LBDI a joint la liste de pointage « KYC » (connaissance du client) qu’elle emploie pour<br />

évaluer les nouveaux clients, datée de 2003 (soit bien avant l’ouverture du compte). Bien qu’il<br />

y soit demandé si l’identité du client et la transparence de l’origine de ses fonds ont été<br />

déterminées et vérifiées, aucune mention n’y est faite des personnes politiquement exposées.<br />

La liste de pointage exige cependant que les clients soient informés de la possibilité que « leur<br />

compte soit surveillé de temps à autre conformément aux dispositions LBC, aux<br />

réglementations de la LBDI et au Patriot Act à la demande de notre correspondant bancaire,<br />

Citibank » et précise que « Citibank peut cesser tout virement jugé suspect par Citibank ». La<br />

LBDI ne précise pas si cette politique était en vigueur avant 2003, et n’a pas répondu aux<br />

requêtes ultérieures de <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong>, qui lui demandait d’éclaircir ce point.<br />

La LBDI a affirmé ne jamais avoir émis de déclarations d’opérations suspectes ayant trait au<br />

compte, car « aucune activité suspecte n’a jamais été constatée ».<br />

La LBDI a déclaré que ce compte tenu au titre de services de banque correspondante à<br />

Citibank avait été fermé en novembre 2003, et a transmis les courriers échangés entre la LBDI<br />

et Citibank concernant sa fermeture. Il semblerait que celle-ci n’ait rien eu à voir avec le<br />

changement de gouvernement au Libéria : Citibank se retirait en effet de 14 pays pour des<br />

raisons stratégiques. Un représentant de Citigroup à Johannesburg a ainsi écrit à la LBDI :<br />

« Citigroup repositionne ses opérations NPC Africa pour se concentrer sur des clients dans<br />

des pays spécifiques que nous pouvons mieux servir, notre offre de services et notre<br />

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