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Sans vigilance - Global Witness

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économique. La corruption n’est pas le seul fait d’un dictateur, maître des revenus des<br />

ressources naturelles de son pays. Un dictateur a besoin d’une banque prête à recevoir ou à<br />

gérer cet argent. Il faut être deux pour danser le tango.<br />

Les banques sont tenues à une obligation de diligence raisonnable qui leur impose de vérifier<br />

l’identité du client et l’origine des fonds pour empêcher aux fonds détournés de rentrer dans le<br />

système financier international. Mais le système en vigueur comprend de nombreuses failles,<br />

dans le texte même de la loi et dans la manière dont elle est appliquée.<br />

Ainsi, le système bancaire international est complice et contribue à perpétuer la pauvreté, la<br />

corruption, les conflits, la souffrance humaine et la misère.<br />

Les cas étudiés dans le présent rapport montrent : 5<br />

• Comment la Barclays tient le compte personnel de Teodorin Obiang, fils du<br />

Président de la Guinée équatoriale, pays riche en pétrole et en miséreux, et l’une des<br />

pires cleptocraties au monde. Malgré des émoluments de ministre dans le<br />

gouvernement de son père s’élevant à 4 000 dollars par mois, Teodorin possède une<br />

villa à Malibu achetée 35 millions de dollars et un parc de voitures de sport. Il a<br />

affirmé lors d’une audience en Afrique du Sud qu’il était normal qu’une part<br />

importante des marchés publics de la Guinée équatoriale finisse dans les poches des<br />

ministres.<br />

• Comment les banques HSBC et Banco Santander se sont abritées derrière le secret<br />

bancaire au Luxembourg et en Espagne pour ne pas révéler les noms des titulaires de<br />

comptes destinataires de virements suspects portant sur plusieurs millions de dollars<br />

de l’argent du pétrole de Guinée équatoriale.<br />

• Comment, sans savoir lesquelles, plusieurs banques, malgré l’effondrement de la<br />

banque américaine Riggs et sa liquidation suite à la mise en place d’une commission<br />

d’enquête du Sénat sur la gestion des fonds pétroliers de la Guinée équatoriale (et sur<br />

de nombreux paiements effectués sur les comptes personnels du Président), restent<br />

dépositaires des fonds du pétrole équato-guinéen sans aucune transparence sur leur<br />

localisation et leur utilisation. Lors de la condamnation de la banque Riggs en 2004,<br />

les fonds pétroliers s’élevaient à 700 millions de dollars. Ils s’élèvent aujourd’hui à<br />

2 milliards de dollars.<br />

• Comment Citibank, à travers des relations de correspondant bancaire, a permis à<br />

l’ancien Président du Libéria aujourd’hui inculpé pour crimes de guerre, Charles<br />

Taylor, de percevoir grâce au système bancaire international les revenus tirés de<br />

l’exploitation forestière, non seulement pour financer ses opérations de guerre, mais<br />

également pour alimenter son propre compte personnel. Fortis a également exécuté<br />

des ordres de paiement qui ont permis au violent conflit au Libéria de se poursuivre.<br />

• Comment la Deutsche Bank a été le banquier de feu le Président turkmène Niazov,<br />

dont le régime répressif était notoirement connu pour violer les droits de l’homme et<br />

réduire sa population à la misère. La Deutsche Bank a tenu les comptes de la banque<br />

centrale du Turkménistan riche en gaz pendant 15 ans, en dépit du fait que l’argent<br />

était géré hors budget national et se trouvait, de fait, placé sous le contrôle personnel<br />

de Niazov.<br />

• Comment la Bank of East Asia, troisième banque de Hong Kong, des sociétés<br />

offshore basées à Hong Kong et Anguilla, Territoire d’outre-mer du Royaume-Uni,<br />

ont permis à l’argent du pétrole de la République du Congo de se retrouver sur un<br />

compte placé sous le contrôle du fils du Président, Denis Christel Sassou Nguesso,<br />

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