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Sans vigilance - Global Witness

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sur la Riggs, et avançait l’idée selon laquelle l’argent versé sur le compte de Kalunga aurait<br />

servi à acheter des biens immobiliers en Espagne :<br />

« Le Sous-comité a conclu que la Riggs n’avait pas respecté ses obligations en matière de<br />

lutte contre le blanchiment des capitaux lors de certaines transactions concernant les comptes<br />

détenus par la Guinée équatoriale et que ces transactions avaient sans l’ombre d’un doute pour<br />

origine criminelle des pratiques de corruption (détournement de fonds) dans ce pays.<br />

L’enquête a révélé que, sur une période de trois années, différents virements avaient été faits<br />

depuis le compte pétrolier équato-guinéen à la Riggs [...] vers un compte détenu au nom de<br />

Kalunga Company S.A. dans une agence de Banco Santander à Madrid, pour un montant de<br />

26 483 982,57 dollars US.<br />

Cet argent ‘blanchi’ avait apparemment été utilisé par les personnalités équato-guinéennes et<br />

leurs familles à des fins personnelles, pour l’acquisition de biens immobiliers dans différentes<br />

provinces d’Espagne ». 84<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a donné à Banco Santander la possibilité de s’exprimer sur les faits mis en<br />

évidence par les médias concernant la clôture du dossier en 2005 ainsi que la nouvelle plainte<br />

déposée par l’APDHE, et lui a demandé de confirmer si oui ou non il avait déposé des<br />

déclarations d’opérations suspectes. Banco Santander a répondu en disant avoir connaissance<br />

de ces articles parus dans les médias, ne pas avoir d’autres commentaires ou éclaircissements<br />

à apporter, précisant que la loi espagnole l’empêchait de confirmer quoi que ce soit d’autre.<br />

Le représentant de Banco Santander a ajouté : « Je puis vous assurer qu’en ce qui concerne les<br />

transactions sur lesquelles a enquêté le Sous-comité permanent du Sénat américain, Banco<br />

Santander s’est entièrement conformé non seulement à toutes ses politiques et procédures<br />

internes, mais également aux lois et réglementations anti-blanchiment espagnoles, et ce,<br />

avant, pendant et après les enquêtes du Sous-comité ». 85<br />

Je ne suis pas sûr que les banques aient conscience des sommes faramineuses que<br />

représente l’argent de la corruption. Elles ne veulent pas comprendre, elles ne veulent<br />

pas savoir.<br />

Expert de la lutte contre le blanchiment de capitaux, 2008 86<br />

La seconde question est la suivante : quelles mesures de diligence raisonnable les régulateurs<br />

ont-ils obligé ces banques à prendre ? <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> s’inquiète à plusieurs titres de<br />

l’efficacité du système GAFI (voir chapitre 9), mais même en prenant pour référence les<br />

normes actuellement en vigueur au GAFI, les régimes réglementaires espagnol et<br />

luxembourgeois ne sont pas conformes aux recommandations.<br />

Il a été signalé en 2006 que l’Espagne ne respectait que partiellement une recommandation<br />

primordiale du GAFI, la Recommandation 5, qui porte sur les mesures de diligence<br />

raisonnable à l’égard de la clientèle, justement le problème dont il s’agit ici. Le commentaire<br />

sur l’« identification des bénéficiaires effectifs » était que « les institutions financières se<br />

retrouvent avec des exigences très générales et vagues (cela soulève la question de la mise en<br />

œuvre effective de l’exigence) ». Il était également noté qu’« aucune législation n’exige des<br />

institutions financières tenues de divulguer certaines informations de refuser de nouer des<br />

relations ou d’effectuer une transaction si l’identification du client (y compris du bénéficiaire<br />

effectif) ne peut être faite ». 87<br />

Lorsque les mesures de contrôle anti-blanchiment du Luxembourg ont été évaluées par le FMI<br />

en 2004, il s’est avéré que les exigences juridiques relatives à l’identification des clients<br />

étaient « globalement conformes aux normes internationales », mais qu’« étant donné la<br />

diversité des structures gérées au Luxembourg et depuis ce pays dans le but d’y établir une<br />

distinction juridique entre les titulaires apparents et les titulaires réels des comptes bancaires<br />

et d’autres actifs gérés par des professionnels de la finance, l’identification systématique du<br />

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