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Sans vigilance - Global Witness

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infrastructure se trouvant à Johannesburg. En raison de ce repositionnement, Citigroup ne<br />

pourrait plus offrir ses services aux clients du Libéria d’une manière satisfaisante. C’est la<br />

raison pour laquelle nous vous informons que nous ne serons pas en mesure de continuer à<br />

gérer votre/vos compte(s) susmentionné(s) et vous demandons de prendre d’autres<br />

dispositions pour vos activités bancaires ». Les comptes dont il est question sont les comptes<br />

en dollars 36006105 et 36071783. 225 <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> ne dispose pas d’informations sur ce<br />

second compte.<br />

Cela signifie que Citibank a maintenu sa relation de correspondant bancaire avec la LBDI y<br />

compris durant toute la période la plus sombre du Libéria, à une époque où la dernière chose<br />

dont pouvait avoir besoin le pays était d’une banque américaine disposée à transférer des<br />

paiements en dollars sur le compte de Taylor, et où les banques libériennes étaient quasiment<br />

incapables de savoir qui étaient leurs clients et de tenir leurs registres correctement. Citibank<br />

a ensuite mis un terme à cette relation alors même que le Libéria entrait dans une période de<br />

transition post-Taylor potentiellement plus stable et qu’il avait le plus besoin d’accéder aux<br />

marchés financiers internationaux pour se reconstruire.<br />

En mai 2008, cependant, le bureau de Citibank à Johannesburg a écrit à la LBDI pour<br />

« réitérer son souhait en tant qu’institution de rétablir des activités de correspondant bancaire<br />

avec la LBDI ». La lettre poursuivait : « La relation que nous avons entretenue au cours des<br />

12-13 dernières années était forte et sans aucun incident majeur. Malheureusement, comme<br />

nous l’avons expliqué dans nos courriers… du fait d’une décision stratégique liée à notre<br />

incapacité à servir du mieux qui soit [sic] les besoins de nos clients au Libéria, nous avons été<br />

contraints de mettre un terme à notre relation avec votre banque… Nous espérons que ce<br />

courrier vous réconfortera quelque peu et nous aidera à faire renaître ce qui était par le passé<br />

un grand partenariat ». 226 <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a demandé à la LBDI si elle envisageait de<br />

renouveler ses relations avec Citibank ; elle n’a pas répondu.<br />

2. Citibank, une autre relation de correspondant bancaire, et des paiements<br />

associés au « bois du conflit »<br />

En plus des lettres adressées par le ministère libérien des Finances demandant à l’OTC<br />

d’effectuer divers paiements à la place de taxes forestières, <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> détient également<br />

des copies des factures qu’a envoyées l’OTC à ses clients acheteurs de bois basés en Europe,<br />

en Asie et en Amérique.<br />

Entre novembre 2001 et avril 2002, opérant sous le nom d’Evergreen Trading Corporation,<br />

l’OTC a ordonné à ses clients, acheteurs de bois du monde entier, d’effectuer au moins<br />

37 paiements séparés pour du bois par l’intermédiaire d’une agence Citibank domiciliée à<br />

New York, 111 Wall Street. L’OTC demandait à ses clients de régler leurs factures sur le<br />

compte en dollars d’Evergreen détenu à Ecobank Liberia, numéro de compte 1021-0022-<br />

81201-7, passant par l’agence de Wall Street de Citibank à New York, code Swift CITIUS33,<br />

« À créditer au compte d’Ecobank Liberia Limited, Numéro de Compte 36147565 ». 227 Vu le<br />

nombre de factures distinctes sur lesquelles apparaissent les mêmes coordonnées bancaires, il<br />

semble raisonnable de supposer que ces paiements ont bel et bien été effectués.<br />

Cela signifie que Citibank, à travers sa relation de correspondant bancaire avec Ecobank,<br />

traitait des paiements associés au bois qui alimentaient les guerres en Afrique de l’Ouest.<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a écrit à Citibank pour l’interroger sur ces paiements, mais la banque a<br />

affirmé ne pas être en mesure de s’exprimer sur ce point.<br />

Comme nous l’avons déjà dit concernant sa relation avec la LBDI, on ne peut s’attendre à ce<br />

que Citibank connaisse chacun de ses clients Ecobank. Cependant, au moment où ces<br />

paiements ont commencé en novembre 2001, de nouvelles règles avaient été promulguées par<br />

les banques américaines concernant la nécessité de connaître leurs correspondants bancaires.<br />

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