Sans vigilance - Global Witness
Sans vigilance - Global Witness
Sans vigilance - Global Witness
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
l’Independence Federal Savings Bank dans le District of Columbia. 74 Cependant, certaines<br />
sources de <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> ont affirmé que cette transaction n’avait en fait pas eu lieu. <strong>Global</strong><br />
<strong>Witness</strong> a écrit à l’Independence Federal Savings Bank pour lui demander de confirmer si elle<br />
avait effectivement repris les comptes de la Guinée équatoriale ; nous n’avons reçu aucune<br />
réponse. D’autres sources, non confirmées, ont suggéré que l’argent avait été placé dans des<br />
banques en France, en Allemagne, en Suisse ou en Afrique du Sud.<br />
Cette somme de 700 millions de dollars a aujourd’hui triplé. Et malgré ce qui est arrivé à la<br />
Riggs, cet argent se trouve toujours dans des banques commerciales hors de Guinée<br />
équatoriale. Selon un rapport récent du FMI, la Guinée équatoriale détenait, en 2006,<br />
2,1 milliards de dollars de ses recettes publiques dans des banques commerciales à l’étranger,<br />
dont une partie sur des comptes gérés activement et une autre sur des comptes de dépôt<br />
conventionnels. Ce chiffre, d’après les projections, devait passer à près de 3 milliards de<br />
dollars en 2007, et à 5,4 milliards de dollars à l’horizon 2011. 75<br />
D’autres fonds se trouvent dans les caisses de la Banque des États de l’Afrique Centrale<br />
(BEAC), une banque régionale basée au Cameroun qui détient des comptes de trésorerie.<br />
Selon le FMI, les autorités équato-guinéennes seraient inquiètes du faible taux d’intérêt que<br />
perçoivent leurs dépôts à la BEAC, et auraient déclaré qu’elles lui remettraient les fonds<br />
actuellement détenus à l’étranger une fois que la CEMAC (Communauté Economique des<br />
Etats de l’Afrique Centrale) aurait entrepris des réformes pour mieux faire fructifier les<br />
sommes déposées à la BEAC. 76<br />
Mais en attendant, quelles mesures de diligence raisonnable ces banques commerciales ontelles<br />
prises, où qu’elles se trouvent, à l’égard des paiements provenant de ces comptes pour<br />
s’assurer que les fonds publics ne continuent pas d’être détournés ? Qui sont les signataires<br />
des comptes ? Autres questions décisives : quelles sont ces banques et où se trouvent-elles ?<br />
Sont-elles régulées de manière satisfaisante ? Comment les régulateurs s’assurent-ils que les<br />
mesures de diligence raisonnable mises en œuvre sont suffisantes ?<br />
Il paraît tout à fait incroyable que le peuple équato-guinéen ignore encore où est détenue une<br />
grande partie de sa richesse pétrolière et ne sache pas si elle fait l’objet d’une surveillance<br />
suffisante, alors même qu’une enquête des plus crédibles a permis d’identifier publiquement<br />
la présence de fonds pétroliers corrompus dans les caisses d’une banque et que cette<br />
découverte a entraîné l’effondrement de la banque en question. Bien que le FMI ait signalé<br />
publiquement que plus de 2 milliards de dollars correspondant au pétrole équato-guinéen<br />
étaient détenus à l’étranger dans des banques commerciales, il n’a pas identifié ces banques.<br />
Étant donné les problèmes associés à la gestion des fonds pétroliers équato-guinéens, il<br />
semblerait logique que, si le FMI sait où se trouve cet argent, il le dise. Ainsi, le public<br />
pourrait faire davantage pression pour réclamer que des comptes soient rendus.<br />
Retrouver l’argent – 2 ème échec<br />
Qu’est-il arrivé aux transactions suspectes effectuées à partir des comptes<br />
équato-guinéens détenus à la Riggs ?<br />
D’autres questions graves restent en suspens quant à la destination de fonds virés par la Riggs<br />
depuis les comptes équato-guinéens. Ces virements électroniques « suspects », comme les ont<br />
décrits les enquêteurs du Sénat, se composaient notamment de trois transferts, d’un montant<br />
total de plus d’un million de dollars, vers le compte d’une société dénommée Jadini Holdings<br />
appartenant à l’épouse du chargé des comptes équato-guinéens à la Riggs, ainsi que de trois<br />
transferts d’un montant total de près de 500 000 dollars vers les comptes en banque<br />
personnels d’un haut fonctionnaire équato-guinéen. Des virements suspects effectués vers des<br />
comptes de sociétés que ne connaissait pas la Riggs en faisaient également partie :<br />
• 16 virements d’un montant de 26,5 millions de dollars vers le compte d’une certaine<br />
Kalunga Co. SA tenu à Banco Santander de Madrid, de juin 2000 à décembre 2003 ;<br />
30