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Sans vigilance - Global Witness

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Alors qu’advient-il des membres du GAFI dont les réglementations ne sont pas entièrement<br />

conformes aux normes du GAFI ? Si l’on s’en réfère au site Internet du Groupe, la procédure<br />

actuelle repose sur « une approche graduée visant à renforcer la pression des pairs », à<br />

commencer par demander au pays de présenter un rapport sur l’état d’avancement de ses<br />

travaux aux réunions plénières ; vient ensuite une lettre du président du GAFI au Président du<br />

pays ou l’envoi d’une mission à haut niveau dans le pays membre défaillant. Bien qu’elle soit<br />

quelque peu humiliante pour les fonctionnaires responsables de la réglementation antiblanchiment,<br />

cette perspective est dans l’ensemble loin d’être redoutable. Il n’existe pas de<br />

statistiques disponibles publiquement sur le nombre de fois où ces mesures ont été invoquées.<br />

L’avant-dernière option est l’application de la Recommandation 21 selon laquelle le GAFI<br />

demande aux institutions financières d’accorder une attention particulière à leurs transactions<br />

avec les personnes, sociétés et banques domiciliées dans le pays qui n’applique pas les<br />

Recommandations. 397 <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> croit comprendre que la Recommandation 21 n’a<br />

jamais été activée. En dernier recours, l’adhésion du pays en question au GAFI peut être<br />

suspendue, mais cela ne s’est jamais produit non plus.<br />

Cela signifie que les membres ne sont pas soumis à des pressions importantes pour se<br />

conformer aux normes du GAFI, c’est pourquoi <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> recommande au GAFI de<br />

publier une liste claire indiquant le degré de conformité de chaque pays par rapport à chaque<br />

recommandation, et la date limite à laquelle le pays devra s’y conformer, ce qui permettra aux<br />

médias et au public de solliciter une amélioration à cet égard. Une liste présenterait en outre<br />

l’avantage de simplifier l’exercice de diligence raisonnable à l’égard de la clientèle. La<br />

Recommandation 9 du GAFI, par exemple, autorise les institutions financières à recourir à<br />

des intermédiaires pour s’acquitter de certaines parties des mesures de diligence raisonnable<br />

relatives à la clientèle, à condition que les différents critères soient respectés – les<br />

intermédiaires doivent notamment se trouver dans une juridiction qui applique correctement<br />

les recommandations du GAFI. Une telle liste contribuerait à clarifier de quelles juridictions il<br />

est ici question.<br />

C’est aussi la raison pour laquelle <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> recommande au GAFI de lancer un<br />

nouveau processus de type « naming and shaming ». Cette fois-ci, il devrait identifier les<br />

membres du GAFI qui, bien que se conformant à la recommandation selon laquelle des lois<br />

doivent être en place, ne les appliquent pas. Pour insister encore davantage sur l’aspect « mise<br />

en œuvre », le GAFI devrait développer ses capacités d’enquêter sur les dossiers transmis par<br />

les régulateurs, les organismes chargés de l’application des lois, les parlementaires ou les<br />

ONG, ainsi que sur ceux qui, à l’issue de ses propres évaluations mutuelles, démontrent<br />

l’existence d’une juridiction certes dotée de lois, mais qui ne sont pas appliquées<br />

correctement.<br />

2. Veiller à ce que le GAFI ait une obligation publique de rendre des comptes<br />

sur ses activités et que celles-ci soient accessibles au public.<br />

La deuxième faiblesse du GAFI est qu’il semble opérer à l’écart de nombre des autres acteurs<br />

de la lutte contre la corruption et qu’il ne répond pas suffisamment à l’obligation publique de<br />

rendre des comptes.<br />

Le ministère des Finances de chaque État membre est chargé de piloter la participation au<br />

GAFI. Cependant, de nombreux autres acteurs, publics ou non, travaillent sur des initiatives<br />

de lutte contre la corruption et pourraient donc apporter un soutien et de nouvelles<br />

perspectives aux travaux du GAFI. Les répercussions de la corruption sont en permanence à<br />

l’ordre du jour des ministères du Développement ; d’autres ministères sont susceptibles de<br />

participer activement à la Convention des Nations Unies contre la corruption ou à la<br />

Convention anticorruption de l’OCDE. Les commissions de lutte contre la corruption, les<br />

agents chargés de l’application des lois et responsables en première ligne des questions de<br />

corruption et de blanchiment d’argent, et une pléthore d’organisations spécialisées dans le

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