Sans vigilance - Global Witness
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financement constituent des informations que Calyon ne peut communiquer en raison des<br />
obligations de confidentialité qui lient la banque à son client. » 374<br />
D’autres, comme Standard Bank et Fortis, ont rapidement confirmé avoir participé à des prêts<br />
consentis à la Sonangol et indiqué, comme les autres, que les opérations avaient suivi leurs<br />
normes de conformité et de diligence raisonnable à l’égard de la clientèle. Standard Bank, par<br />
exemple, a dit : « À titre de règle et de principe », la banque « ne prête pas en connaissance de<br />
cause des fonds à des fins illicites ou préjudiciables sur le plan social et exige le<br />
remboursement des prêts qui sont employés à d’autres fins que celles licites stipulées dans le<br />
contrat ». 375 Bayern LB, WestLB et Fortis ont souligné que les prêts auxquels elles avaient<br />
participé avaient été remboursés et qu’elles n’avaient plus aucune exposition à l’égard de la<br />
Sonangol. 376<br />
Standard Chartered, l’établissement à l’origine de plusieurs prêts, nous a répondu dans les<br />
termes suivants : « Si nous ne souhaitons faire aucun commentaire précis sur les transactions<br />
qui nous lient à nos clients, à l’égard desquels nous sommes tenus à une obligation de<br />
confidentialité, il est de notoriété publique que nous entretenons des relations d’affaires avec<br />
la Sonangol. Standard Chartered tient à promouvoir auprès de chacun de ses clients les<br />
normes internationales de transparence et de gouvernance … La question de la destination des<br />
fonds fait l’objet d’une clause particulière dans les contrats de prêt considérés. Le prêt est<br />
refusé lorsque la banque estime que l’emprunteur ne respectera pas cette obligation<br />
contractuelle. » 377<br />
Standard Chartered a invité <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> à participer à une réunion pour passer en revue le<br />
processus décisionnel de la banque en matière de prêts. Aucun négociateur n’était présent à<br />
l’exception d’un cadre supérieur siégeant à l’une des commissions auxquelles sont soumis les<br />
prêts controversés. Nos interlocuteurs nous ont expliqué être habilités à nous indiquer la<br />
manière dont les décisions sont prises, sans pouvoir aborder de transactions particulières. Ils<br />
nous ont confirmé que Standard Chartered est en relations d’affaires avec la Sonangol depuis<br />
1975, avant de nous présenter la manière dont le comité responsable du risque de réputation<br />
des activités de banque de gros donne un avis sur les décisions de prêt qui lui sont soumises.<br />
Chaque prêt à la Sonangol a été soumis à ce comité et au comité des risques du groupe.<br />
« L’objectif de la procédure est de veiller à ce que rien ne soit passé sous silence par ceux qui<br />
ont tout intérêt à conclure la transaction. Beaucoup d’autres sont concernés », nous ont-ils dit.<br />
« Le personnel est également formé afin de savoir quelles transactions doivent être soumises à<br />
l’attention des comités » et afin de « vaincre la mentalité des négociateurs » qui n’ont aucun<br />
scrupule à conclure des opérations dès lors qu’elles « n’ont rien d’illégal ».<br />
Les représentants de Standard Chartered ont souligné que les conditions de prêt étaient<br />
extrêmement claires, sans pouvoir dire lesquelles, précisant seulement que « la structure des<br />
prêts comportait des éléments qui favorisaient la transparence ». Le comité des risques de<br />
réputation des activités de banque de gros passe en revue les prêts chaque année. Ils ont ajouté<br />
que le principe directeur de la banque était de contribuer aux changements, et qu’ils ont pu le<br />
faire dans ce cas précis en exerçant des pressions sur les réformateurs au sein de la Sonangol<br />
qui souhaitaient rendre cet organisme plus transparent. Ils n’ont communiqué aucun détail<br />
précis sur le contrôle de l’utilisation des fonds. 378<br />
La sécurisation des approvisionnements en pétrole est un facteur plus important que<br />
jamais, et c’est le cas aujourd’hui dans des pays toujours plus séduisants. Tout se<br />
résume donc à l’appétit de la banque pour le risque dans de tels environnements plus<br />
séduisants. Ceux qui ont de l’appétit seront gagnants.<br />
Andy Bartlett, directeur pétrole et gaz monde, financement d’entreprises, cité dans Trade<br />
Finance, mai 2007 379<br />
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