11.11.2013 Views

Sans vigilance - Global Witness

Sans vigilance - Global Witness

Sans vigilance - Global Witness

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

qu’un prestataire de services aux entreprises, ICS. 147 D’après un extrait du registre du<br />

commerce que s’est procuré <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> et plusieurs documents produits devant un<br />

tribunal de Hong Kong, les actionnaires et administrateurs de Long Beach sont Orient<br />

Investments Ltd et Pacific Investments Ltd, deux sociétés basées à Anguilla faisant partie du<br />

groupe ICS qui fournissent des services de prête-nom. 148<br />

Lors de l’ouverture en novembre 2003 du compte numéro 015-514-25-10518-6 à la Bank of<br />

East Asia de Hong Kong, Orient Investments est intervenue comme seul et unique<br />

représentant de Long Beach. 149 Une déclaration de trust que s’est procurée <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong><br />

indique cependant qu’Orient et Pacific détenaient les parts de cette société pour le compte<br />

d’un bénéficiaire qui n’était autre que M. Sassou Nguesso, bénéficiaire effectif, donc, de<br />

Long Beach. 150<br />

Depuis le mois de novembre 2003, les recommandations émises par les autorités<br />

hongkongaises en matière de lutte contre le blanchiment d’argent (la plupart de ces<br />

recommandations ne sont pas des mesures législatives et constituent de simples obligations de<br />

supervision mises en place par le régulateur ; voir page 54) demandent aux banques<br />

d’identifier les administrateurs et actionnaires des entreprises ouvrant des comptes bancaires à<br />

Hong Kong et, en particulier, d’identifier les bénéficiaires effectifs des sociétés écrans comme<br />

Long Beach. 151 Le bénéficiaire effectif d’une société est la personne qui se trouve en bout de<br />

chaîne ; il ne peut en aucun cas s’agir d’un trust ou d’un prestataire de services aux<br />

entreprises comme Orient ou Pacific Investments, lequel est toujours mandaté par un client.<br />

Une société écran est une personne morale qui ne poursuit aucune véritable activité mais par<br />

l’intermédiaire de laquelle des transactions financières sont réalisées.<br />

Lorsqu’un professionnel est mandaté par une société pour ouvrir un compte auprès d’une<br />

banque, comme dans le cas de Long Beach, la banque est tenue d’établir si le demandeur<br />

représente un tiers, en qualité de fiduciaire, de prête-nom ou de mandataire. La banque se doit<br />

en outre d’obtenir des informations sur l’identité des fiduciaires ou des prête-noms et des<br />

personnes qu’ils représentent. 152<br />

<strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> a demandé à la Bank of East Asia si le signataire du compte, Orient<br />

Investments, avait indiqué être un intermédiaire et agir pour le compte d’un client tiers. La<br />

banque n’a pas souhaité répondre. Les 48 questions que posait <strong>Global</strong> <strong>Witness</strong> à la Bank of<br />

East Asia ont donné lieu à la réponse suivante : « Bank of East Asia Limited est placée sous le<br />

contrôle de l’Autorité monétaire de Hong Kong (‘AMHK’). La banque a mis en place des<br />

procédures internes adaptées et conformes aux exigences de l’AMHK en matière de<br />

prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Ces procédures<br />

internes sont exclusivement réservées à un usage interne. La banque est en outre tenue à une<br />

obligation de secret par rapport à ses clients qui lui interdit de communiquer des informations<br />

les concernant sans avoir obtenu leur consentement écrit préalable, sauf lorsque la loi ou la<br />

décision d’un juge l’y oblige ». 153<br />

Les recommandations hongkongaises en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux<br />

permettent aux banques de laisser le soin aux représentants-intermédiaires d’accomplir euxmêmes<br />

les vérifications d’usage au titre des mesures de diligence raisonnable relatives à leurs<br />

clients. Toutefois, la « responsabilité ultime de connaître le client » repose sur la banque. 154 Si<br />

la banque s’en remet à l’intermédiaire pour accomplir les vérifications d’usage, les critères<br />

utilisés doivent être conformes à ceux établis par l’AMKH. Les banques sont « invitées » à ne<br />

se fier qu’à des intermédiaires placés sous l’autorité du régulateur hongkongais ou d’une autre<br />

autorité équivalente, à des intermédiaires immatriculés ou basés dans des pays membres du<br />

GAFI ou une autre juridiction équivalente, définie comme l’UE, les Antilles néerlandaises et<br />

Aruba, l’île de Man, Guernesey et Jersey. 155<br />

46

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!