La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

Annexes
Compte-rendu d'entretien
M. Roland Pignol
Ancien délégué général de l'Unfohlm (1981-1992)
Ancien directeur de l'Unfohlm (1970-1981)
L’entretien s’ouvre sur la personnalité de Léon Robert, que Roland
Pignol a bien connu. Il était au cabinet ministériel de Bernard Chochoy
en 1956-57, en même temps que Léon Robert, et a eu en charge la
promotion des sociétés coopératives de 1958 à 1962.
Léon Robert était un homme très entreprenant, “un bâtisseur” qui
n’avait pas froid aux yeux. Il accumulait les réalisations de prestige,
non sans que ces opérations mettent en danger ses sociétés coopératives.
Forte tête, il pouvait être considéré comme un autocrate
qui écoutait distraitement les avertissements de ses collaborateurs.
A la fin des années soixante, il se lance dans des opérations d’aménagement,
à l’instar de l’ensemble du mouvement HLM. Il bénéficie
de commandes publiques de part ses relations, et bénéficie notamment
du soutien de la soeur de Jean-Jacques Servan Schreiber, alors
homme politique en pleine ascension. Léon Robert lance notamment
la construction d’un immeuble de bureaux sur le front de Seine
(avec en sous-sol une piscine - Ingénieur Keller) pour le compte de
l’administration des PTT en la préfinançant. Mais l’administration
tarde à accorder son financement, mettant la coopérative de Léon
Robert en grande difficulté de trésorerie. Si le contrôleur financier
des PTT a agit de la sorte, c’est sans doute de bonne foi mais il n’est
pas à exclure qu’il ait agi “sur ordre” de son ministre, d’un bord
politique différent de Léon Robert. Une seconde opération préfinancée
pour le compte du Maire de Médan s’est également trouvée
en difficulté.
Or, la structure coopérative pose le principe de la solidarité entre
les sociétaires. Dans le cas de Léon Robert, appliquer ce principe
revenait à rechercher et à solliciter quelques milliers de sociétaires...
Ce qui politiquement et socialement est très difficile à appliquer !
L’administration met donc les coopératives de Léon Robert en administration
provisoire. La disgrâce de ROBERT repose sur des éléments
objectifs mais qui auraient pu être résolu autrement, mais
repose également sur des éléments subjectifs : l’hostilité d’une partie
de l’administration de l’équipement.
L’administration prend peur du risque qui pèse sur les autres coopératives
et se décide à circonscrire le “mal” en réformant les coopé-
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