La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

L'essor des coopératives d'habitation :
les années 1950 et 1960
A la CIP comme dans les autres organismes parapublics, les coopératives
HLM sont représentées par un délégué unique qui centralise
les demandes de financement des coopératives et les soumet à
l’organe délibérant. Mais les crédits ne sont pas assez importants
pour répondre aux nombreuses demandes des coopératives, d’où
des tensions entre sociétés coopératives. Dans le cas de la CIP,
Edmond Dunand, secrétaire-général de la Fédération depuis 1928,
mène les négociations. Certaines coopératives lui reprochent de ne
pas exercer son mandat dans les conditions de transparence nécessaires
et de favoriser les coopératives les mieux représentées à la
Fédération ainsi que les opérations en région parisienne. Est visé le
“groupe Richelieu” de Léon Robert, qui dirige par ailleurs la coopérative
“Notre Cottage” présidée par Edmond Dunand. Au congrès
de Mulhouse, des voix s’élèvent pour réclamer une meilleure information
sur le travail de la commission et une plus grande clarté dans
les décisions prises. Ce sujet fait alors l’objet du vote de deux motions
de la Fédération.
C’est sur cette question de l’accès aux crédits que se cristallise une
opposition naissante au président Léon Robert. Les coopératives
peuvent recourir à d’autres sources de financement que la CIP. Parmi
ces sources, l’une se met en place en 1953 : il s’agit du Crédit coopératif.
Au début 1953, le bureau de la Fédération mandate son président
et son secrétaire-général pour la représenter à la Caisse centrale
de crédit coopératif. Mais le gouvernement décide, par décret,
de nommer plutôt le secrétaire-général Edmond Dunand et Michel
Anselme, représentant du mouvement Castors et également membre
du Bureau de la Fédération. Au congrès de Mulhouse, les deux nommés
annoncent qu’ils démissionneront de leur poste pour protester
contre la mise à l’écart du président Robert. Mais lorsqu’ils sont
convoqués au Crédit coopératif à la rentrée 1953, seul Edmond
Dunand met sa promesse à exécution, Michel Anselme assistant à
la réunion et obtenant pour Baticoop un prêt de 10 millions de
francs.
Cette attitude est sévèrement critiquée par les instances fédérales
qui dénoncent le double-jeu de Michel Anselme. Certains parlent
d’exclusion mais d’autres craignent une scission. Guy Houist, représentant
l’Union des coopératives HLM de la région parisienne au
Conseil d’administration de la Fédération depuis le 4 juin 1953 refuse
de prendre position avant d’avoir entendu Michel Anselme et s’abstient
de voter la protestation qui est adoptée ce 6 octobre. Celleci
qui dénonce la fragilité et l’absence de contrôle sur les sociétés
immobilières non-HLM ayant recours aux crédits autres que ceux
de la CDC.
26