La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

L'essor des coopératives d'habitation :
les années 1950 et 1960
dent qui n’hésite pas à critiquer la faiblesse de l’Union des HLM. Le
congrès de Mulhouse en 1953 est l’occasion d’afficher les dissensions
entre les différentes familles sur les missions de l’Union. Léon
Robert prône un confédéralisme souple, chaque famille conservant
une marge d’autonomie politique et administrative justifiée par leur
cadre d’activité propre. Pour les autres familles, plus éclatées et ne
disposant pas de structure permanente étoffée, la question de l’autonomie
n’est pas primordiale. Or, le cadre réglementaire d’activité
des organismes d’HLM est sujet à de nombreuses variations et la
production de logement reste très en deçà des besoins.
Au cours d’une réunion du comité directeur de l’Union HLM en
octobre 1953, son président, Charles Pranard 5 , condamne l’attitude
de la Fédération des coopératives et appelle à une réforme du fonctionnement
de l’Union pour mieux maîtriser ses différentes composantes.
Il propose la conclusion d’une convention fixant les relations
entre les Fédérations et l’Union pour la fin décembre mais
celle-ci est rejetée Léon Robert.
La question du financement
Parallèlement, un second point de conflit apparaît dans la négociation
des crédits avec l’Etat. Depuis 1947, l’Etat attribue des prêts à
taux réduit aux organismes HLM pour la construction de logements
sociaux. La répartition de ces prêts entre familles HLM et opérations
est négociée au sein d’une commission interministérielle des
prêts (CIP). Les coopératives revendiquent un tiers des crédits d’Etat
pour l’accession. Sur cette part, au moins 45 % des crédits devraient
revenir aux sociétés coopératives, le solde étant destiné aux Crédits
immobiliers. Ces objectifs ne sont pas tenus, et ce d’autant plus que
rapidement l’Etat cherche à réduire son engagement budgétaire.
L’absence d’épargne disponible l’avait amené à intervenir dès 1945
en faveur du logement mais l’ampleur des besoins et la faiblesse de
la production jusqu’en 1953 le conduit à cibler ses interventions
dans le locatif social à partir du 2ème Plan. La distribution des prêts
bonifiés en faveur de l’accession est progressivement confiée à des
acteurs parapublics 6 (en particulier le Crédit foncier de France et le
Sous-comptoir des entrepreneurs, les Caisses d’épargne et la Caisse
des dépôts et consignations).
5
Charles Pranard est également secrétaire-général de la Fédération des Offices publics
et vice-président de la Fédération des Sociétés anonymes et de l'Union des sociétés
du Crédit immobilier.
6
C'est ainsi que sont adoptées la loi du 2 août 1950 sur les primes et prêts du CFF,
la loi du 9 août 1953 créant la participation des employeurs à l'effort de construction
(PEEC) et la loi du 24 juin 1954 dite loi Minjoz sur les prêts de la CDC et des Caisses
d'épargne aux organismes d'HLM.
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