La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

L'essor des coopératives d'habitation :
les années 1950 et 1960
adaptée en termes de cadre de vie et de financement au logement
des plus modestes. Selon l’Union nationale des Castors, constituée
en octobre 1950 autour de Michel Anselme, 12 108 logements seront
construits de cette manière de 1948 à 1952.
Il n’est pas innocent de retrouver parmi les initiateurs de ce mouvement
des membres d’organismes confessionnels tels que les
Jeunesses ouvrières catholiques ou les Jeunesses agricoles catholiques.
Formés à l’école de la résistance, ils y ont appris à se prendre
en charge et à diriger des équipes. A la sortie de la guerre, ils s’engagent
à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC)
et s’impliquent activement dans la vie sociale locale. Les problèmes
de logements sont très prégnants au cours des années d’après-guerre
et c’est logiquement qu’ils orientent leur action vers ce domaine,
soutenus par la hiérarchie catholique locale qui n’hésite pas à leur
céder des terrains et à relayer leur action auprès des fidèles. La
coopération constitue naturellement pour ces hommes de foi une
organisation sociale qui correspond à leurs convictions de partage
et d’entraide.
Mais l’autoconstruction ne saurait être un mode normal de production
du logement : elle répond seulement à une urgence ainsi qu’à
des conditions économiques et sociales particulières. Au fil des années,
l’ardeur des castors s’émousse. Peu à peu, on se rend compte que
l’économie apportée par le travail du castor n’est peut être pas aussi
importante que ce que l’on avait estimé et que la durée des chantiers
s’en trouve allongée ; de plus, les financements publics et la
rationalisation des méthodes de construction ont sensiblement réduit
les coûts à la charge de l’accédant. Une partie du mouvement castors
prend conscience de cette évolution : des membres de l’équipe
de l’Union nationale des Castors fondent l’association Baticoop le
1er mai 1952 2 . Son but est de favoriser, par l’intermédiaire de sociétés
coopératives déléguées ou de représentants directs (sous le label
Bati-services), l’éclosion de coopératives de construction limitées à
un programme en accession à la propriété. Profitant des financements
accordés aux logements économiques et familiaux (Logécos)
et de la prime “million”, ces coopératives n’éprouvent plus la nécessité
de se situer dans le cadre HLM. Durant les années 1950 et 1960,
l’association Baticoop et ses 23 sociétés déléguées construiront de
5 à 10 000 logements par an, soit 20 % de la production de logécos.
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Cette équipe est constituée de Michel Anselme, ancien secrétaire général de l'Entente
communautaire et ancien secrétaire de l'Union nationale des castors, de Michel de
Chalandar, chef du service immobilier de la Compagnie française des pétroles, d'Albert
Coustenoble, ingénieur et de Georges Celestin et de Solange Picou.
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