La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

1965-1975 :
la décennie des ruptures
Si dans un premier temps la rédaction du décret pousse à faire cro i re
que la spécialisation ne vaut que pour les constructions à venir, l’intransigeance
des pouvoirs publics ne laisse la place à aucune négociation.
La plupart des sociétés coopératives optent pour la location-attribution,
qui reste leur métier de base, mais elles pro t e s t e n t
c o n t re la limitation de leur champ d’activité. Cette limitation est
d’autant plus incomprise que, parallèlement, les autres familles HLM
sont incitées par les pouvoirs publics à intervenir en accession.
L’équilibre au sein du Mouvement HLM, qui reposait sur une répartition
des métiers entre organismes, se trouve ici remis en cause.
Les dispositions sur la location simple favorisent le transfert d’une
p a rtie du patrimoine des coopératives à des sociétés anony m e s
d’HLM. Cela concerne 27 610 logements locatifs. Dans la plupart
des cas, ce patrimoine est transféré à une société anonyme d’HLM
créée pour la circonstance par la coopérative, ou à une S.A. proche
d ’ e l l e : “Le Foyer moderne” à Alençon, “Essonne-Habitat” à Ris-
Orangis, “Les Chalets” à Toulouse, “le Foyer vendéen” à la Roches
u r- Yon, “Richelieu” à Paris... Dans toute la France, les coopérative s
HLM se dotent d'une petite “fille” société anony m e, spécialisée dans
la location simple.
Léon Robert ne semble pas très atteint par les protestations. La
spécialisation ne le pénalise pas car elle existait de fait dans son
g roupe coopératif. L’ o p p o rtunité de créer des unions de moyens lui
permet au contraire de clarifier les rapports entre ses différentes
coopératives. Mais le mécontentement des sociétés révèle la fragilité
de la Fédération et le poids de son président. C’est au cours de
ces années que se fait jour la nécessité d’un secrétariat permanent
de la Fédération nationale installé dans des locaux autonomes ainsi
que celle d’un rap p rochement avec l’Unfohlm. C’est aussi à ce moment
que l’idée d’un organisme de révision coopérative est lancée, sur le
principe de ce qui est fait par d’autres mouvements coopératifs.
Le mouvement coopératif HLM s’apprête donc, sous l’effet du décre t
de 1965, à renforcer ses instances et se doter d’un outil d’expertise.
Cela ne lui suffira pas à éviter le bouleversement de son cadre
d’activité. Les épreuves ne font que débuter.
Vers un nouveau bouleversement législatif
Comme l’admet lui-même Léon Robert, le mouvement coopératif
HLM va mal, victime des difficultés d’application d’un statut très
technique et qui paralyse quelque peu l’activité des sociétés coopératives
dans des questions d’organisation. La Fédération se trouve
également isolée du point de vue institutionnel face à une Union des
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