La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

Annexes
Compte-rendu d'entretien
M. Michel Ragonneau
Co-fondateur de la Coopérative d'HLM
“Le Comité ouvrier du logement de Poitiers”
Co-fondateur de la Société d'aide à la construction (SAC)
L’entretien débute par un déjeuner puis se poursuit par une discussion
au siège de la SAC. A cette occasion, M. Michel Ragonneau
me présente un certain nombre de documents des archives de sa
société.
Michel Ragonneau était, au cours de la guerre, un jeune militant de
la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC), impliqué dans les mouvements
de résistance. A l’issue de la guerre, il se trouve confronté à
Poitiers à la difficulté de se loger. Un bref article de presse sur un
groupement de Castors à Bordeaux l’incite, avec des amis, à faire
le voyage et à rencontrer Pierre Merle, responsable du Comité
ouvrier du logement de Bordeaux. Ce dernier l’encourage à recopier
la formule, ce que fait Michel Ragonneau qui, le 26 Novembre
1949 constitue une coopérative d’HBM dénommée “Comité ouvrier
du logement”.
La période de la guerre avait obligé les hommes à prendre des responsabilités
et à agir par eux-mêmes pour améliorer leurs conditions
de vie. Il n’est dès lors pas étonnant que l’on est assisté à la
sortie de la guerre au développement de mouvements auto-organisés
qui prenaient en charge eux-mêmes la satisfaction de besoins
aussi importants que le logement ou l’alimentation.
Le choix de la coopérative s’impose car l’opération projetée se fait
en castorat. Par ailleurs, l’appartenance aux HBM ouvre la porte
aux crédits spécifiques accordés par l’Etat. Un terrain est trouvé sur
la commune de Buxerolles, qui jouxte Poitiers. Le programme prévoit
150 logements, un centre commercial et une maison d’animation,
et copie en tous points le travail des castors bordelais. Découpée
en quatre tranches (50, 20, 30 et 50 logements), le programme va
coûter 469 052 241 F valeur septembre 1951. Il est financé par un
prêt de la Caisse des dépôts ainsi que par la Caisse d’épargne et le
Crédit foncier. Les coopérateurs supportent une cotisation mensuelle
de 1 000 F et consacrent 24 heures par mois aux travaux du
chantier. Ils ne deviennent réellement propriétaires qu’au terme du
remboursement des financements. Pour favoriser la cohésion et l’entraide,
une caisse de solidarité est créée le 4 décembre 1950.
L’adhésion y est facultative.
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