La place de la forme coopérative dans le - Habiter-Autrement

L'essor des coopératives d'habitation :
les années 1950 et 1960
La désunion coopérative
La scission est consommée début novembre par une lettre adressée
à Charles Pranard. Six responsables de coopératives menés par
Guy Houist l’informent de la création d’une Fédération dissidente,
la Fédération Française 7 . Le principal point de désaccord qui transparaît
parmi les motifs invoqués est la gestion très personnelle de
la Fédération par Léon Robert. Celui-ci, qualifié de “roi”, est accusé
de confondre l’intérêt de la coopération HLM avec ses propres intérêts.
De manière générale, les sécessionnistes regrettent la prédominance
des coopératives parisiennes au détriment des coopératives
de province et de création récente ainsi qu’une préoccupation
quasi-exclusive pour les besoins urbains. Il faut aussi y voir sans
doute des traces de la “prise de pouvoir” de Léon Robert à la tête
de la Fédération, qui y a évincé Louis Girard, représentant des coopératives
HLM rurales, en 1951. Louis Girard est alors nommé par
Léon Robert président d’honneur mais il fera partie des premiers
sécessionnistes et devient le président d’honneur de la Fédération
française. Enfin, Léon Robert est un homme aux convictions politiques
clairement affichées à gauche, ce qui gêne certains militants
de la coopération HLM issus des mouvements chrétiens. A Mulhouse,
des congressistes ont reproché au président de la Fédération nationale
l’usage répété d’un vocabulaire à forte connotation politique
(“classe ouvrière”, “camarade”...).
La scission est largement comprise, voire encouragée, par certains
membres de l’Union des HLM. L’attitude de son Président, Charles
Pranard, est ainsi largement ambiguë : il accepte l’adhésion de la
Fédération française à l’Union et le remplacement d’Edmond Dunand
à la CIP par le représentant des Crédits immobiliers (qui n’est autre
que Charles Pranard lui-même) alors qu’il n’en a pas le pouvoir. Le
congrès de l’Union de Chambéry entérine pourtant la partition et
reconnaît la Fédération française par le vote d’une modification des
statuts de l’Union.
Pour le Président et les cadres de l’Union des HLM (et notamment
son secrétaire-général, Maurice Langlet), l’occasion est trop belle
de lutter contre les critiques répétées de Léon Robert. L’Union veut
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Celle-ci est constituée le 12 novembre 1953 et est déclarée au Journal Officiel du 28
novembre 1953. Son bureau est constitué de Louis Girard (Coopérative L'Abri familial,
Bourges) président d'honneur ; Guy Houist (le foyer coopératif - l'Habitat communautaire,
Paris) président ; J. Ferte (Coopérative de Soissons) et J. Jouan (Le foyer
havrais) vice-présidents ; Auguste Bahuaud (Le foyer coopératif - l'Habitat coopératif,
Paris) secrétaire général ; Michel Anselme (Le clair logis, Montreuil) secrétaire-général
adjoint ; P. Merle (Comité ouvrier du logement, Bordeaux) trésorier ; M. Dumenil
(Orly-Parc, Paris) trésorier adjoint.
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