Catálogo - FCAT

working within a State film system, had forgotten how to look
at the people. However, the success of this film encouraged
the Government to show a certain tolerance towards more
personal and less conformist works. And some films with a
new style started to appear, films closer to the daily reality
of the Algerians and capable of revealing the contradictions
of the country.
These films are the product of a homogeneous generation of
Algerian filmmakers who studied abroad in the sixties and that
experienced the golden age of cinema with the Nouvelle Vague,
Antonioni, Fellini, Janscó, Pasolini, etc. Once back in their
homeland, these filmmakers were completely determined to
work with absolute freedom, a circumstance facilitated by the
end of the State monopoly in 1984. Brahim Tsaki is probably
one of the most original creators. Sons of the Wind (1981) is
a triptych that portrays, without words and with great poetry,
the loneliness and uncertainty of children in Algiers, offering,
in a way, a metaphoric portrait of Algeria twenty years after
Independence.
The liberalization of the economy and the evolution towards a
democratic regime after the death of Bumedian, allowed the
film sector to partake in an excellent start-up at the beginning
of the nineties. However, the rise of Islamist fundamentalism
that accompanied the democratization process quickly destabilized
the situation: This “second Algerian war”, during which
more than one hundred thousand people died, gave way to a
void as regards images. Algeria, to which no camera had access
for a long time, became a stage submerged in shadows.
Cinema gave no visible, sensorial form to this tragedy, as if the
Terror demanded silence. Now, films faced a double danger,
on one hand, the threats, intimidations and murder attempts
by Islamists and, on the other, the prohibition of making films
not liked by the State. Within this context, there are only a
handful of Algerian films that attempted to take a look at the
“invisible war”.
In Youcef (1993), Mohamed Chouikh proposes a game of amnesia
via a confrontation between a fighter from the Independence,
full of hopes, and post-independent Algerian reality, in
which nothing has changed, drowning in pain, poverty and violence.
Youcef represents the difference between power and
the time’s infernal circle, History asleep. Poet Tahar Djaout
was murdered during the shooting for having created an independent
newspaper. “If you speak, you die; if you remain silent,
you die. If that’s the way it is, speak and die.” Perhaps these
words encouraged Merzak Allouache to shoot Bab el Oued
City (1993), filmed practically clandestinely. This film openly
denounces the intolerance created by radical Islamism in Algiers.
Rachida (2002) tells the story of a schoolmistress being
film a suscité démontre combien les dirigeants s’étaient peu
à peu coupés de la société réelle, et les réalisateurs, dans un
système cinématographique totalement étatisé avaient eux
aussi perdu l’habitude de regarder le peuple. Cependant, la
réaction populaire suscitée par le film encourage le gouvernement
à une plus grande tolérance envers les œuvres plus
personnelles et moins conformistes. Émergent alors quelques
films au style nouveau, plus proches de la réalité et capables
de dévoiler les contradictions du pays.
Ces films naissent d’une génération de cinéastes algériens
homogène partie étudier à l’étranger dans les années 60 et
ayant vécu l’âge d’or du cinéma avec la Nouvelle Vague, Antonioni,
Fellini, Janscó, Pasolini, etc… De retour au bled, ces
cinéastes sont fermement décidés à travailler avec une totale
liberté d’expression, aidés en cela par la fin du monopole de
l’Etat en 1984. Brahim Tsaki est probablement le plus original
de cette génération. Les Enfants du vent (1981) est un film en
trois volets qui peint, sans parole et avec une grande poésie, la
solitude et le désarroi de l’enfance algérienne, et offrent d’une
certaine façon un tableau métaphorique de l’Algérie vingt ans
après l’indépendance.
La libéralisation de l’économie et l’évolution vers la démocratisation
du régime après la mort de Boumediene, permet un excellent
démarrage du secteur cinématographique au début des
années 1990. Cependant, avec la montée du fondamentalisme
islamique accompagnant la démocratisation, mit rapidement
fin à cette situation : à cette « deuxième guerre » d’Algérie, qui
a fait plus de cent mille morts, correspond un vide d’images.
L’Algérie longtemps interdite d’accès aux caméras, se transforme
en un décor plongé dans l’ombre. Le septième art ne lui
a pas donné de forme visible, sensorielle, comme si la terreur
exigeait le silence. Le cinéma affronte alors un double péril :
les menaces, intimidations et tentatives d’assassinat des islamistes,
et les interdictions de diffusion des films qui déplaisent
de la part de l’Etat. Dans ce contexte, seulement quelques cinéastes
algériens ont relevé le défi de poser le regard sur la
« guerre invisible ».
Dans Youcef ou la légende du septième dormant (1993) Mohamed
Chouikh met en place un jeu d’amnésie à travers la confrontation
d’un combattant de l’indépendance plein d’illusions
avec la réalité algérienne postindépendance restée inchangée,
plongée dans la douleur, dans la pauvreté et la violence. Youcef
incarne le décalage entre le pouvoir et le cercle infernal du
temps, les sommeils de l’histoire. Le poète Tahar Djaout est
assassiné durant le tournage, pour avoir créé un journal indépendant.
« Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs. Alors
parle et meurs ». C’est peut-être ces mots qui ont encouragé
Merzak Allouache à réaliser Bab el Oued City (1993), tourné
quasi clandestinement. Le film évoque directement la montée
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