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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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(Bailey <strong>et</strong> Ball, 1991). Les principaux eff<strong>et</strong>s délétères sont causés par les femellesreproductrices qui, en se nourrissant de l’hémolymphe <strong>des</strong> larves, <strong>des</strong> nymphes <strong>et</strong> <strong>des</strong>ouvrières, les affaiblissent, ce qui se répercute sur la colonie toute entière (Kanbar <strong>et</strong>Engels, 2003). C<strong>et</strong> acarien est également vecteur d’autres agents pathogènes,notamment viraux (cf. ci-après, annexe 2, 5.2 « Virus, Les virus associés à d’autresagents biologiques pathogènes »). Une grande partie <strong>des</strong> symptômes observés au sein<strong>des</strong> <strong>colonies</strong> semble être liée aux infections transmises, plus qu’à l’infestation ellemême(Ball, 1985 ; Glinski <strong>et</strong> Jarosz, 1995).Par ailleurs, Benoit <strong>et</strong> al. (2004) ont mis en évidence la capacité de V. <strong>des</strong>tructor àvéhiculer <strong>des</strong> micro-organismes tels que Aspergillus sp. <strong>et</strong> Penicillium sp. dans les<strong>colonies</strong> d’abeilles domestiques (Benoit <strong>et</strong> al., 2004). L’acarien est considéré comme unvecteur potentiel de la maladie du couvain pétrifié <strong>et</strong>/ou de la maladie du couvain plâtré(Liu, 1996 ; Benoit <strong>et</strong> al., 2004).Les conséquences de l’infestation au stade nymphal sont, notamment :- une réduction en poids <strong>et</strong> en volume de l’hémolymphe (Romaniuk <strong>et</strong> Wawrzyniak,1991 ; Yang <strong>et</strong> Cox-Foster, 2007) ;- un sous-développement <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> hypopharyngiennes (De Jong <strong>et</strong> al., 1982) ;- une diminution de la longévité (Kovak <strong>et</strong> Crailsheim, 1988 ; Amdam <strong>et</strong> al., 2004) ;- une activité de butinage précoce <strong>des</strong> ouvrières dans leur cycle de vie (Janmaat <strong>et</strong>Winston, 2000) ;- une altération de l’ontogenèse <strong>et</strong> de l’expression <strong>des</strong> glycoprotéines <strong>des</strong>spermatozoï<strong>des</strong> (Marti <strong>et</strong> al., 1996).En outre, il a été démontré, sur les abeilles émergentes infestées, une actionimmunosuppressive de l’infestation par ce parasite (Yang <strong>et</strong> Cox-Foster, 2005 ; Yang <strong>et</strong>Cox-Foster, 2007). Des eff<strong>et</strong>s, liés à la synergie ou l’association avec d’autres agentspathogènes (autres acariens, bactéries, virus <strong>et</strong> champignons), peuvent égalementapparaître (cf. ci après, annexe 2, 5.2 « Virus ») potentiellement en lien avec c<strong>et</strong>teimmunosuppression (Gregory <strong>et</strong> al., 2005 ; Yang <strong>et</strong> Cox-Foster, 2005).De manière générale, pour un rucher fortement infesté, un important taux de mortalitéhivernale (Amdam <strong>et</strong> al., 2004) est constaté ainsi que la perte de nombreuses <strong>colonies</strong>(Morse <strong>et</strong> Goncalves, 1979 ; Wenning, 2001 ; Faucon <strong>et</strong> al., 2002 ; Caron <strong>et</strong> al., 2005 ;Oldroyd, 2007). Aux États-Unis, comme le mentionne le rapport délivré au CongrèsAméricain le 26 mars 2007 par Renée Johnson, analyste en économie agricole, intitulé« Recent honey bee colony declines » <strong>et</strong> portant sur le CCD, une part importante <strong>des</strong>mortalités de <strong>colonies</strong> est attribuable à l’action de l’acarien Varroa <strong>des</strong>tructor ensynergie avec <strong>des</strong> attaques virales (Johnson, 2007).La présence de c<strong>et</strong> acarien <strong>et</strong> les métho<strong>des</strong> de lutte mises en oeuvre contre celui-cisont les facteurs de risque le plus souvent pris en considération dans les étu<strong>des</strong>multifactorielles portant sur la surmortalité <strong>des</strong> abeilles ; notamment, en Allemagne, auxEtats Unis, au Canada, en France, en Autriche, en Belgique, au Luxembourg, auLichtenstein <strong>et</strong> en Angl<strong>et</strong>erre (Haubruge <strong>et</strong> al., 2006).Ces étu<strong>des</strong> m<strong>et</strong>tent en évidence, systématiquement, la présence <strong>et</strong> les dommagescausés par ce parasite, d’une part, <strong>et</strong> la difficulté de pouvoir en contrôler la populationau sein <strong>des</strong> ruches, d’autre part. Witters indique que V. <strong>des</strong>tructor cause, en Espagne,la <strong>des</strong>truction d’un million de ruches par an <strong>et</strong> a pour conséquence l’augmentation dutemps de travail <strong>des</strong> apiculteurs <strong>et</strong> <strong>des</strong> frais de traitement <strong>des</strong> ruchers (Witters, 2003).125

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