2.3.1.2 Publications <strong>et</strong> rapports scientifiquesAfin de comprendre les différents types d’investigations scientifiques conduites, il estnécessaire de rappeler les diverses situations rencontrées lors <strong>des</strong> enquêtes (cf. 1.1.2« Rappel de définitions, États de l’anormalité ») dans le cadre de la recherche <strong>des</strong> causes« de mortalité, d’<strong>effondrements</strong> <strong>et</strong> d’<strong>affaiblissements</strong> » de <strong>colonies</strong> d’abeilles. Deuxsituations, notamment, se distinguent : la mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles (ensembled’individus sociaux) <strong>et</strong> la mortalité d’abeilles (individus) :- la mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles est un phénomène constaté à une fréquencemoindre durant la « saison d’activité apicole » (printemps, été, automne) que durantl’hiver ou la fin de l’hiver.Un taux de mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles s’élevant au-delà d’un certainpourcentage (10 % en Europe,16 % aux Etats-Unis ; cf. 1.1.2.5 « La mortalité <strong>et</strong> lamorbidité ») (Morgenthaler, 1968 ; Imdorf <strong>et</strong> al., 2007) est un indicateur incontestabled’une anomalie sanitaire constatée durant la période de mise en hivernage ou de finde saison apicole (la mortalité étant le plus souvent constatée au sortir de l’hiver <strong>et</strong>appelée « mortalité hivernale ») ;- la mortalité d’abeilles survient essentiellement au cours de l’année apicole <strong>et</strong> estplus ou moins importante. Son impact sur la survie <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> est difficile àévaluer. Dans le cadre d’interventions ponctuelles, liées à ce type de mortalité,seules <strong>des</strong> évaluations « subjectives » de la quantité d’abeilles mortes <strong>et</strong> de la force<strong>des</strong> <strong>colonies</strong> peuvent être réalisées.Ces dernières années, afin de caractériser les phénomènes de mortalité,<strong>effondrements</strong> <strong>et</strong> <strong>affaiblissements</strong> de <strong>colonies</strong> d’abeilles, les scientifiques ont tentéde se tourner vers :1) <strong>des</strong> enquêtes « prospectives » de suivi longitudinal de <strong>colonies</strong>d’abeilles durant plusieurs mois afin d’avoir un historique <strong>des</strong><strong>colonies</strong> suivies avant <strong>et</strong> après les épiso<strong>des</strong> attendus (cf.tableau 11) ;2) <strong>des</strong> cas objectivables de mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles : enquêtessur la mortalité hivernale (cf. tableau 11). Ainsi, différentes enquêtesont été conduites, ponctuellement, à la faveur d’épiso<strong>des</strong> demortalité hivernale anormalement forte, dans le but d’en déterminerles causes <strong>et</strong>/ou les facteurs de risque.Tableau 11 : Enquêtes conduites par le Centre national d’étu<strong>des</strong> vétérinaires <strong>et</strong> alimentaires (CNEVA)puis par l’Afssa Sophia-Antipolis en réponse aux <strong>affaiblissements</strong>, <strong>effondrements</strong> <strong>et</strong> à la mortalité de<strong>colonies</strong> constatés sur le terrainAnnées Titre Type d’enquête Publication1987 – 19881999 – 20002002 – 2005Les <strong>affaiblissements</strong> de cheptel : enquête écopathologiqueÉtude <strong>des</strong> causes <strong>des</strong> mortalités hivernales d’abeilles(Apis mellifera)Enquête multifactorielle prospective (EMP) <strong>des</strong> troublesde l’abeille2005 – 2006 Enquête mortalités hivernales : causes de mortalité2007 – 2008 Mortalité hivernale : étude exhaustive <strong>des</strong> cas majeursSuivi longitudinalInterventionponctuelle(Fléché <strong>et</strong> Faucon,1989)(Faucon <strong>et</strong> Ribière,2003)Suivi longitudinal (Aubert <strong>et</strong> al., 2008)InterventionponctuelleInterventionponctuelle(Faucon <strong>et</strong> al., 2008a)(Celle <strong>et</strong> al., 2008)55
Tableau 12 : Résultats <strong>des</strong> enquêtes conduites en 1987-1988, 1999-2000, 2005-2006, 2007-2008 relativesaux maladies du couvain <strong>et</strong> <strong>des</strong> abeilles adultes (Sources : Faucon <strong>et</strong> Ribière, 2003 ; Celle <strong>et</strong> al., 2008 ;Faucon <strong>et</strong> al., 2008)Maladies du couvain 1987-1988 1999-2000 2002- 2005 2005-2006 2007-2008Nombre de ruchers enquêtés 17 33 24 17 /Loque américaine (% de foyers) 23 30 32 à 39 23 /Loque européenne (% de foyers) 18 33 18 à 29 18 /Mycoses (% de foyers) / 36 73 à 87 / /Maladies <strong>des</strong> abeilles adultes 1987-1988 1999-2000 2002- 2005 2005-2006 2007-2008Nombre de ruchers enquêtés 17 35 24 18 35Acariose (% de foyers) / 0 / 17 3Nosémose (% de foyers) 41 31 50 à 79 55 37Varroase (% de foyers) 18 37 35 à 46 61 54Bien que la majorité de ces enquêtes relatives à l’état sanitaire du cheptel apicole -exception faite <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de suivi de type EMP (2002-2005) <strong>et</strong> enquête éco-pathologique(1987-1988) - soient <strong>des</strong> enquêtes d’intervention lors de mortalité hivernale anormalementélevée, localisées dans <strong>des</strong> régions particulières du territoire français, leurs conclusions,lisibles dans le tableau 12, diffèrent n<strong>et</strong>tement de celles émises par le Ministère del’agriculture <strong>et</strong> de la pêche (cf. tableau 10) (Faucon <strong>et</strong> Chauzat, 2008).La fréquence relative d’identification <strong>des</strong> différentes maladies <strong>des</strong> abeilles <strong>et</strong> du couvain parrapport au nombre de visites ciblées réalisées au cours de ces enquêtes, est n<strong>et</strong>tementsupérieure à celle enregistrée dans les bilans annuels du Ministère de l’agriculture(cf. tableau 12). Le mode de collecte <strong>des</strong> données, ainsi que la qualité <strong>des</strong>investigations sur le terrain, pourraient expliquer c<strong>et</strong>te différence de résultats :- les données collectées par le Ministère de l’agriculture <strong>et</strong> de la pêchesont issues de visites ciblées (souffrant, parfois, d’un manque dedéclaration <strong>des</strong> anomalies de cheptel par leurs exploitants cf. tableau 5)ou aléatoires (le nombre de ces visites a doublé en cinq ans, cf. tableau10) ;- les données collectées lors <strong>des</strong> enquêtes du laboratoire de Sophia-Antipolis correspondent, en grande partie, à <strong>des</strong> visites de ruchersmala<strong>des</strong> ;- les possibilités d’appréhender les symptômes spécifiques à certainesaffections ne sont pas toujours optimales.Les résultats <strong>des</strong> différentes enquêtes révèlent :• l’implication systématique d’au moins l’un <strong>des</strong> agents pathogènes responsablesde maladie de l’abeille adulte ou du couvain, dans les ruchers enquêtés pourcause de mortalité hivernale élevée ;• l’importance <strong>des</strong> maladies dues à <strong>des</strong> agents biologiques infectieux dansl’étiologie de la mortalité hivernale ;• que l’acarien Varroa <strong>des</strong>tructor <strong>et</strong> les métho<strong>des</strong> de lutte peu efficaces contre c<strong>et</strong>agent correspondent au facteur de risque majeur de mortalité hivernale <strong>des</strong><strong>colonies</strong> d’abeilles ;• que les infestations par Nosema sp., Paenibacillus larvae, Melissococcusplutonius <strong>et</strong> Acarapis woodi participent également au phénomène constaté.56
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Faucon, J.P. et Chauzat, M. P. (200
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Imdorf, A. et Gezig, L. (1999) Guid
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Ongus, J.R., Peters, D., Bonmatin,
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Rothenbuhler, W.C. (1964) Behaviour
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Wahl, O. et Ulm, K. (1983) Influenc
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