3.1 ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE 44 DES MALADIES DES ABEILLES3.1.1 Situation actuelleD’après les données transmises par l’AESA en 2008, seize pays (sur 22 ayant répondu àl’enquête conduite) font état d’un système de surveillance national de leur filière apicole (cf.annexe 5). De façon fréquente, ces programmes de surveillance sont gérés <strong>et</strong>organisés par <strong>des</strong> associations sanitaires apicoles (AESA, 2008).En outre, le réseau international COLOSS, auquel collaborent certains Etats membres, seconsacre à la prévention <strong>des</strong> pertes de <strong>colonies</strong> d’abeilles (AESA, 2008).En France, un seul système, dépendant de l’administration, est en fonctionnement. Il s’agitd’un système de type « alerte » qui consiste essentiellement à intervenir, à la suite de lademande d’apiculteurs, dans <strong>des</strong> ruchers où une morbidité/mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles aété constatée. Ce système est sous la tutelle de la DGAl, de la SDQPV <strong>et</strong> <strong>des</strong> DDSV <strong>et</strong>SRPV.La DGAl <strong>et</strong> les DDSV ne sont responsables que de la surveillance <strong>des</strong> maladies réputéescontagieuses <strong>et</strong> ne sont pas chargées d’intervenir pour d’autres causes demorbidité/mortalité de <strong>colonies</strong> d’abeilles. Ce système fait également intervenir les ASA viales DDSV. La situation actuelle de c<strong>et</strong>te filière au regard de l’épidémiosurveillance necomprend que peu de surveillance, s’orientant davantage vers <strong>des</strong> actions directes. Al’avenir, on pourrait envisager un système basé essentiellement sur la surveillance : il seraitalors moins <strong>des</strong>tiné aux seules actions réglementées relatives aux MARC. Le manque dechiffres de recensement région par région n’a pas permis jusqu’alors d’objectiver les<strong>des</strong>criptions de dépopulations données par les apiculteurs.Quant au réseau de surveillance <strong>des</strong> troubles sanitaires <strong>des</strong> abeilles élargi (système de type« alerte »), il ne semble pas perm<strong>et</strong>tre en son état actuel la collecte d’importantes quantitésde données. En eff<strong>et</strong>, malgré la bonne volonté <strong>des</strong> agents de l’administration, leséchantillons prélevés, par manque de budg<strong>et</strong> <strong>des</strong> DDSV <strong>et</strong> SRPV, ne sont pas analysésainsi qu’ils devraient l’être. Ce réseau pourrait être redynamisé via la modification de sonfinancement par une convention entre les DGAl/SDPV <strong>et</strong> les services régionaux apicoles,actant que les analyses de laboratoire (maladies <strong>et</strong> toxicologie) soient prises en charge parles associations apicoles régionales. Un précédent de ce type existe en région Rhône-Alpes. Par ailleurs, il a été suggéré que lors d’incidents signalés, ce réseau perm<strong>et</strong>te deprélever <strong>et</strong> d’analyser le pain d’abeille issu de la ruche malade, afin de rechercher différentstypes de molécules. L’intérêt d’un examen du pain d’abeille dans le cadre d’un bilan <strong>des</strong>anté de la ruche mérite d’être souligné, compte tenu <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> déjà réalisées (cf. 2.3.2« Agents chimiques »). Cependant, le coût important de ce type d’étude rendrait difficile sonapplication systématique.Avant d’envisager la mise en place d’un réseau de surveillance apicole, il faut rappeler quele mode très particulier de la production apicole ne lui perm<strong>et</strong> pas de se calquer sur lesmodèles de gestion de santé animale classiquement en usage au sein d’autres filières deproduction animale. La définition <strong>des</strong> informations réellement collectables <strong>et</strong> de leurutilité en termes d’actions sanitaires devrait précéder la création d’un tel réseau.44 Epidémiosurveillance : méthode d’observation fondée sur <strong>des</strong> enregistrements en continu perm<strong>et</strong>tant de suivre l’état de santé ou les facteurs de risqued’une population définie, en particulier de déceler l’apparition de processus pathologiques <strong>et</strong> d’en étudier le développement dans le temps <strong>et</strong> dansl’espace, en vue de l’adoption de mesures appropriées de lutte (Toma <strong>et</strong> al., 1991).85
3.1.2 Mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance de la filière apicole :argumentaireTrois raisons principales justifient la mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance:• la détection de nouveaux processus pathologiques (maladies) ;• le suivi de l’incidence <strong>et</strong> de l’évolution dans l’espace <strong>et</strong> le temps <strong>des</strong> maladies outroubles de la santé <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles ;• la hiérarchisation de ces maladies les unes par rapport aux autres <strong>et</strong>/ou la mise enplace d’un plan de lutte approprié.On pourra utilement s’inspirer de l’exemple du réseau d’épidémiosurveillance apicole anglogalloisest présenté en annexe 4.Le futur réseau d’épidémiosurveillance <strong>des</strong> maladies <strong>des</strong> abeilles à créer en France devraittraiter en priorité la hiérarchisation <strong>des</strong> maladies les unes par rapport aux autres. En eff<strong>et</strong>, àl’heure actuelle, les informations récoltées en France ne perm<strong>et</strong>tent pas de répondre defaçon univoque à la question <strong>des</strong> principales causes biologiques, chimiques ouenvironnementales de morbidité/mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles, en dépit de l’ensemble<strong>des</strong> travaux conduits sur le suj<strong>et</strong>, qui tous constatent l’importance <strong>des</strong> anomalies sanitairesdans les ruchers français.3.1.3 Organisation institutionnelleCertaines obligations internationales (comme la déclaration de maladies <strong>des</strong> abeilles auprèsde l’Organisation mondiale de la Santé animale) ainsi que d’autres considérations (parexemple, la nécessité d’une vision à l’échelle nationale) devraient conduire le futur réseaud’épidémiosurveillance <strong>des</strong> maladies <strong>des</strong> abeilles à s’articuler selon une structure à quatreniveaux comme celle de la figure 6 :Figure 6 : Représentation schématique de l’organisation d’un réseau d’épidémiosurveillance apicole86
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