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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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Les informations disponibles pour la France perm<strong>et</strong>tent de conclure que :♦ les intoxications aiguës documentées en relation avec <strong>des</strong> agents chimiques sontrares ;♦ <strong>des</strong> traces de résidus de pestici<strong>des</strong> (très en deçà de la DL 50) sont fréquemmentdétectées dans les abeilles vivantes <strong>et</strong> les produits de la ruche.Les investigations <strong>et</strong> le travail de terrain réalisés jusqu’à présent n’aboutissent pas à laconclusion que les pestici<strong>des</strong> sont une cause majeure du dépérissement <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>d’abeilles en France.Parmi les divers agents potentiellement impliqués dans la mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles, ilconvient de considérer les agents chimiques selon deux approches :• leur rôle dans la mortalité aiguë de <strong>colonies</strong> d’abeilles, liée à <strong>des</strong> intoxicationsaiguës par différents produits phytosanitaires, en raison de mésusages agricoles de cesderniers.Il s’agit d’une observation vérifiée, bien que le recensement exhaustif <strong>des</strong> cas nesoit pas disponible, en raison du manque de déclarations de ces incidents <strong>et</strong> de l’absenced’analyses systématiques.En eff<strong>et</strong>, il faut insister sur le fait que les prélèvements, lors d’une suspicion d’intoxication,sont délicats à réaliser <strong>et</strong> à utiliser :♦ le constat de dépopulation ou de mortalité par l’apiculteur n’est pas toujoursimmédiat, notamment pour <strong>des</strong> exploitations de grande taille ou lors de visitestrop espacées du rucher ;♦ les abeilles mortes se dégradent vite ;♦ il peut exister, dans certains cas, un délai entre l’épandage de produitsphytosanitaires <strong>et</strong> le début de la mortalité ;♦ il est difficile de faire réaliser en urgence les prélèvements par un agent officiel,particulièrement pendant les mois d’été ;♦ les analyses sont onéreuses <strong>et</strong> la(les) molécule(s) à rechercher est(sont) àdéterminer par rapport aux informations recueillies sur les pratiques agricolesdans la zone concernée ;♦ par conséquent, la complexité <strong>des</strong> analyses liées aux agents chimiques estliée à la difficulté de prouver l’absence d’un toxique alors qu’il est plusfacile d’en objectiver la présence s’il y a lieu.Il serait intéressant de disposer d’un protocole standardisé de suivi d’une suspiciond’intoxication <strong>et</strong> de dépistage <strong>des</strong> causes, reposant sur une enquête de terrain. Parailleurs, une participation financière du propriétaire du rucher considéré pourrait être envisagéepour ce type de recherche.On rappelle que la diminution <strong>des</strong> intoxications aiguës à l’origine de mortalité aiguë d’individusrepose sur le respect <strong>des</strong> bonnes pratiques agricoles <strong>et</strong> apicoles. On rappelle également quel’enregistrement <strong>des</strong> pratiques agricoles (produits utilisés/surfaces traitées, <strong>et</strong>c.) par lesexploitants est une obligation réglementaire ( « paqu<strong>et</strong> hygiène », Directive « Utilisation durable<strong>des</strong> pestici<strong>des</strong> ») ;• leur rôle dans l’exposition chronique <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles à divers agentschimiques. Les enquêtes conduites m<strong>et</strong>tent en évidence <strong>des</strong> doses très faibles de cesproduits, assimilables à <strong>des</strong> traces de pestici<strong>des</strong>, d’origine tant agricole qu’apicole. Cestraces sont détectables dans l’ensemble <strong>des</strong> produits de la ruche. Toutefois, il n’est paspossible, à l’heure actuelle, de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse selon laquelle ces agentschimiques joueraient un rôle direct ou adjuvant vis-à-vis de pathogènes biologiquesclassiques <strong>des</strong> abeilles (prédateurs, parasites, bactéries, virus).63

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