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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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Des cas de mortalités anormales d’abeilles (individus) au sein de certaines <strong>colonies</strong> de leurrucher <strong>et</strong> de <strong>colonies</strong> d’abeilles pour l’un <strong>des</strong> ruchers considérés ci-après (Bas-Rhin) ont étésignalés par <strong>des</strong> exploitants apicoles durant le printemps 2008. Ces cas concernaient :- un rucher du Bas-Rhin (67) ;- trois ruchers de Pyrénées-Atlantiques (64).Des examens de recherche d’agents biologiques <strong>et</strong> chimiques ont été mis en œuvre aulaboratoire de l’Afssa Sophia-Antipolis:- agents biologiques : agents de l’acariose <strong>des</strong> trachées, de la nosémose (en nombrede spores),<strong>des</strong> maladies du couvain <strong>et</strong> de viroses (ABPV, IAPV, CBPV) ;- agents chimiques : clothianidine, thiam<strong>et</strong>oxam, acétamipride, thiaclopride,imidaclopride.• Dans le cas du Bas-Rhin, les données ont été les suivantes :- données épidémiologiques : les symptômes concernaient l’ensemble <strong>des</strong> ruchesd’un rucher. Les services vétérinaires ont constaté <strong>des</strong> symptômes de tremblements,un affaiblissement de certaines <strong>colonies</strong>, la mortalité d’individus (abeilles mortesdevant les ruches) <strong>et</strong> de certaines <strong>colonies</strong> ;- données sanitaires : la présence de spores de Nosema. sp a été mise en évidencesans conduire à un diagnostic de maladie déclarée ;- données toxicologiques : un résidu de clothianidine (1,8 ng/abeille) dans les abeillesmortes <strong>et</strong> un niveau quantifiable de c<strong>et</strong>te même molécule dans deux prélèvementsde pain d’abeille (25 <strong>et</strong> 40 μg /kg de clothianidine) ont été détectés.Bilan : ce cas pourrait être rapproché <strong>des</strong> cas recensés au printemps 2008 enAllemagne (cf. 1.2.2.3 « Eff<strong>et</strong>s recensés <strong>des</strong> produits phytopharmaceutiques surl’abeille »), pour lesquels de mauvaises conditions d’utilisation de semences de maïsenrobées (PonchoPro NT , dont la molécule active est la clothianidine) ont été à l’originede mortalité aiguë de <strong>colonies</strong> d’abeilles dans 11 500 ruchers environ (Rozenkranz <strong>et</strong>Wallner, 2008). La clothianidine est une substance utilisée pour la fabrication deproduits à usage agricole mais dont l’utilisation, en France, n’est pas autorisée. Laprésence de résidu quantifiable de c<strong>et</strong>te substance dans les abeilles prélevées pourraitêtre liée à la proximité du rucher du Bas-Rhin avec la frontière allemande <strong>et</strong> la zoneagricole traitée dans ce pays frontalier (émission de poussières liée à un défautd’enrobage <strong>des</strong> semences <strong>et</strong> utilisation de semoirs pneumatiques, inadaptés au semisde celles-ci). Une analyse plus poussée de l’occupation <strong>des</strong> sols environnant ce rucher,<strong>et</strong> le recueil de données sur les ruchers voisins sont néanmoins nécessaires pourvalider c<strong>et</strong>te hypothèse.• Dans le cas <strong>des</strong> ruchers <strong>des</strong> Pyrénées-Atlantiques :- données épidémiologiques : les données épidémiologiques ne sont pas disponibles,seule la mortalité d’individus a été signalée ;- données sanitaires : le virus de la paralysie chronique (CBPV) <strong>et</strong> N. cerenae ont étédétectés dans l’ensemble <strong>des</strong> trois sites étudiés, mais seul un cas de maladiedéclarée (paralysie chronique) a été diagnostiqué ;- données toxicologiques : l’analyse <strong>des</strong> résidus a révélé de la clothianidine à unniveau quantifiable dans les abeilles mortes de deux <strong>des</strong> ruchers, respectivement à0,33 ng/abeille <strong>et</strong> 0,47 ng/abeille.Bilan : la mortalité d’abeilles observée dans les trois ruchers de Pyrénées-Atlantiquespourrait être liée à <strong>des</strong> agents pathogènes biologiques, <strong>et</strong>/ou chimiques ; à l’heureactuelle, compte tenu <strong>des</strong> résultats d’analyses partiels <strong>et</strong> intermédiaires, aucuneinterprétation scientifique valable ne peut encore être émise. Des enquêtescomplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir conclure sur ces cas de mortalitéd’individus.Ces cas illustrent la difficulté d’ém<strong>et</strong>tre <strong>des</strong> diagnostics de certitude <strong>et</strong> la nécessité deprotocoles standardisés de suivi <strong>des</strong> suspicions d’intoxication.61

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