- <strong>des</strong> conditions climatiques, alternant bref réchauffement <strong>et</strong> longue période de froid,entraînant l’ouverture de la grappe d’abeilles <strong>et</strong> sa ferm<strong>et</strong>ure, à distance de lanourriture stockée dans la ruche, pourtant encore abondante (Haubruge <strong>et</strong> al.,2006).1.2.4.5 Contrôle <strong>et</strong> traitement <strong>des</strong> maladies du rucherUn autre facteur d’origine apicole correspond au contrôle, par les apiculteurs, <strong>des</strong> différentsagents pathogènes susceptibles de se développer dans leur rucher.Depuis quelques années, <strong>des</strong> phénomènes de résistance aux acarici<strong>des</strong> sont apparus enEurope <strong>et</strong> notamment en Belgique (Trouiller, 1998 ; Spreafico <strong>et</strong> al., 2001 ; Thompson <strong>et</strong> al.,2002), diminuant l’efficacité <strong>des</strong> molécules agréées pour lutter contre V. <strong>des</strong>tructor. Cephénomène de résistance serait essentiellement dû à une stratégie de lutte axée surl’utilisation d’un très faible nombre de molécules acarici<strong>des</strong> dans les ruchers, sansalternance de celles-ci. Des résistances au coumaphos ont notamment été décrites enAmérique du Nord <strong>et</strong> pourraient avoir <strong>des</strong> conséquences majeures sur l’efficacité de c<strong>et</strong>raitement, à l’instar de celles mises en évidence pour le fluvalinate (Elzen <strong>et</strong> al., 1998 ;P<strong>et</strong>tis, 2004).Par ailleurs, <strong>des</strong> traitements utilisés de façon non adéquate ont pu engendrer <strong>des</strong> pertesimportantes (Phibbs, 1996). L’étude multifactorielle, conduite en Wallonie, portant sur ledépérissement <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles domestiques, a mis en évidence une relation entre l<strong>et</strong>raitement contre V. <strong>des</strong>tructor (types d’acarici<strong>des</strong>, dates <strong>et</strong> fréquences d’application) <strong>et</strong> lasurmortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> (Nguyen <strong>et</strong> Haubruge, 2005).Ainsi la mise en œuvre par l’apiculteur d’un unique traitement contre l’acarien à l’automnepourrait-elle être insuffisante, les dommages infligés à la population de la colonie étant déjàtrop importants (Amdam <strong>et</strong> al., 2004).Trois approches ont été développées dans le but de pallier c<strong>et</strong>te difficulté :- appliquer <strong>des</strong> traitements précoces (fin août) (Faucon <strong>et</strong> al., 2007a) ;- effectuer un premier traitement durant l’été, un deuxième à la fin de l’été <strong>et</strong> undernier traitement en fin d’automne (Amdam <strong>et</strong> al., 2004) ;- m<strong>et</strong>tre en œuvre un premier traitement au début de la saison apicole (Delaplane<strong>et</strong> Hood, 1999).En outre, certains traitements à base de produits liposolubles (coumaphos <strong>et</strong> fluvalinate) dela varroase sont source de contamination importante <strong>des</strong> cires (Chauzat <strong>et</strong> Faucon, 2007)pouvant entraîner <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s délétères sur les reines.Les médicaments autorisés dans la lutte contre V. <strong>des</strong>tructor ne peuvent être appliquésdurant la miellée, ce qui ne laisse que très peu de temps à l’apiculteur pour estimerl’importance de l’atteinte de la varroase dans son rucher <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre le traitementadapté (Currie <strong>et</strong> Gatien, 2006).L’apiculteur peut également favoriser l’expansion d’autres maladies graves en :- introduisant <strong>des</strong> abeilles (ajout à <strong>des</strong> ruches saines de couvain ou d’abeillesprovenant de <strong>colonies</strong> atteintes ou contaminées) ;- unissant à <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> saines <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> guéries encore porteuses d’autresagents pathogènes, mais devenues faibles ;- réutilisant <strong>des</strong> ruches sans désinfection préalable.1.2.4.6 Sélection <strong>des</strong> reinesLa sélection <strong>des</strong> reines peut constituer un facteur de risque lié aux pratiques apicoles.Imdorf <strong>et</strong> al. estiment que les critères de sélection actuels sont insuffisants pour garantir <strong>des</strong><strong>colonies</strong> saines, fortes <strong>et</strong> performantes (Imdorf <strong>et</strong> al., 2007). Jusqu’à présent, la sélectionétait surtout axée sur :45
- le comportement <strong>et</strong> plus particulièrement le critère de non agressivité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>d’abeilles ;- le rendement en miel.Ces critères de sélection intervenaient au détriment du critère de comportement hygiénique<strong>des</strong> abeilles entre elles <strong>et</strong> vis-à-vis du couvain, jusqu’à présent moins pris en compte par lesapiculteurs que les deux critères précédents.La race de la reine sélectionnée pourrait être à l’origine de réponses spécifiques <strong>des</strong>abeilles qu’elle engendre. Il semblerait, en eff<strong>et</strong>, que <strong>des</strong> réponses adaptatives de laphysiologie de l’abeille à différents « stress » (cf. 3.4.3.4. « Marqueurs de stress »)dépendent de la race. Cela a été démontré pour la sensibilité aux pestici<strong>des</strong>, en fonction dela nutrition (Wahl <strong>et</strong> Ulm, 1983) <strong>et</strong> pour les infections par N. apis (Malone <strong>et</strong> Stefanovic,1999).Aujourd’hui, certains apiculteurs se sont spécialisés dans la production de reines hybri<strong>des</strong>afin de favoriser le rendement en gelée royale, alors que d’autres défendent la conservationd’un patrimoine génétique intact (Le Conte <strong>et</strong> Navajas, 2008).1.2.5 Autres causesEn raison du fait qu’un diagnostic étiologique n’est pas toujours demandé, car onéreux oujugé inutile par certains <strong>des</strong> éleveurs touchés, un grand pourcentage <strong>des</strong> causes demortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles reste déclaré d’origine inconnue.Si autrefois, les causes de mortalité de <strong>colonies</strong> étaient essentiellement représentées par<strong>des</strong> agents biologiques, la situation actuelle s’est complexifiée <strong>et</strong> l’intervention simultanéede plusieurs facteurs pose <strong>des</strong> difficultés pour le rendu d’un diagnostic de certitude.L’apparition de causes environnementales influençant la diminution de la force <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>rend difficile l’établissement d’un diagnostic.Parmi ces causes figurent notamment:- les facteurs climatiques influant sur la flore <strong>et</strong> sur la préparation à l’hivernage ;- les conditions de production intensive de certains ruchers ;- la qualité <strong>et</strong> la quantité de pollen disponible,Ainsi, par exemple, si le laboratoire de l’Afssa Sophia-Antipolis a mis en évidence laprésence de pestici<strong>des</strong> à l’état de traces dans les matrices apicoles (cf. 2.3.2 « Agentschimiques », tableau 13), les eff<strong>et</strong>s de ces molécules, en termes de symptômes (si ceux-cisont présents), n’ont pas été objectivés sur le terrain. En l’absence de symptômes, aucundiagnostic ne peut être établi.C<strong>et</strong> inventaire <strong>des</strong> causes possibles de mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles montre la grandediversité <strong>des</strong> facteurs pouvant agir, de manière isolée ou simultanée <strong>et</strong> entraîner unaffaiblissement, un effondrement ou une mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles. Il importe àprésent de cerner, au-delà de c<strong>et</strong> inventaire, la nature <strong>et</strong> l’importance respectives <strong>des</strong>causes <strong>des</strong> troubles observés au sein de la filière apicole française.46
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Rothenbuhler, W.C. (1964) Behaviour
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Wahl, O. et Ulm, K. (1983) Influenc
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