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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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• Acarapis woodiMaladie : l’acariose <strong>des</strong> trachéesSynonymie : l’acarapioseRéglementation : maladie inscrite sur la liste de l’OIEHistorique <strong>et</strong> répartition géographique : la distribution géographique d’A. woodi estmondiale, à l’exception de l’Océanie (Wilson <strong>et</strong> al., 1997). A l’instar de la varroase,l’acariose est dommageable à l’apiculture. Depuis sa première identification aux États-Unis, en 1984, A. woodi est responsable de la perte de dizaines de milliers de <strong>colonies</strong><strong>et</strong> d’un préjudice estimé à plusieurs millions de dollars (Delfinado-Baker, 1984). En1989, un échantillonnage d’abeilles auprès de 55 apiculteurs a permis de m<strong>et</strong>tre enévidence, d’une part, la présence de A. woodi dans 50 % <strong>des</strong> échantillons <strong>et</strong>, d’autrepart, une relation significative entre l’impact de c<strong>et</strong> acarien <strong>et</strong> la mortalité hivernale(Frazier <strong>et</strong> al., 1994).Manifestations cliniques : l’acariose est une maladie de l’abeille adulte. L’acarienenvahit une partie du système respiratoire (notamment, la première paire de trachées).Il perfore la paroi <strong>des</strong> trachées d’A. mellifera pour se nourrir de son hémolymphe,entravant parfois sévèrement la respiration de l’hôte. Alors que tous les sta<strong>des</strong> dedéveloppement (cycle de développement d’environ quatorze jours) d’A. woodi sedéroulent à l’intérieur <strong>des</strong> voies respiratoires, les femelles reproductrices quittent latrachée pour parasiter une nouvelle abeille adulte (Morgenthaler, 1933). A. woodi nesurvivant que quelques heures à l’extérieur <strong>des</strong> trachées, une transmission par contactdirect entre les abeilles adultes semble nécessaire (P<strong>et</strong>tis <strong>et</strong> al., 2007). Toutconfinement prolongé <strong>des</strong> individus de la colonie, notamment, lors de conditionsclimatiques défavorables, est propice à la transmission de l’agent pathogène.Les signes cliniques, sur les abeilles adultes, dépendent du nombre de parasitesprésents dans les trachées <strong>et</strong> sont, le plus souvent, attribués aux dommagesmécaniques <strong>et</strong> aux perturbations physiologiques liés à l’obstruction de la première pairede trachées.Les symptômes de l’infestation de la colonie n’apparaissent que lorsque le nombre deparasites dépasse un seuil critique, généralement, au début du printemps :- abeilles paralysées ou/<strong>et</strong> incapables de voler (Faucon, 1992 ; Mcmullan <strong>et</strong> Brown,2006) ;- raccourcissement de la durée de vie <strong>des</strong> abeilles (Gary <strong>et</strong> Page, 1989 ; Bailey <strong>et</strong>Ball, 1991 ; Deguzman <strong>et</strong> al., 2005);- mortalité d’adultes (au printemps) supérieure à la mortalité naturelle (Root, 1990 ;Bailey <strong>et</strong> Ball, 1991 ; Otis <strong>et</strong> Scott-Dupree, 1992);- forte mortalité hivernale en particulier dans les régions tempérées (Bailey, 1958 ;Phibbs, 1996 ; Deguzman <strong>et</strong> al., 2005);- diminution de la production de couvain <strong>et</strong> de miel (Eischen, 1987 ;Eischen <strong>et</strong> al., 1988 ; Mcmullan <strong>et</strong> Brown, 2005 ; Coineau <strong>et</strong> Fernandez, 2007a).Outre son action spoliatrice <strong>et</strong> traumatique, A. woodi serait également susceptible d<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong>tre <strong>des</strong> virus à l’abeille domestique (notamment le virus de la paralysie aiguëde l’abeille : ABPV) (Shimanuki <strong>et</strong> al., 1994).Certains symptômes observés lors du syndrome de l’effondrement <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> (CCD)aux États-Unis semblent très proches de ceux de la « Maladie de l’île de Wight »(Vanengelsdorp <strong>et</strong> al., 2007), qui a notamment été associée à ce parasite(Rennie, 1921). Une maladie <strong>des</strong> abeilles s’accompagnant de pertes extrêmementélevées, est en eff<strong>et</strong> apparue en 1904 dans l’île de Wight (Royaume-Uni). En 1906,environ 90 % <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeilles de l’île en auraient été atteintes <strong>et</strong> en 1918, les126

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