- Au Royaume-Uni, d’après le WIIS (Wildlife Incident Investigation Scheme), la plupart<strong>des</strong> produits impliqués dans <strong>des</strong> accidents sont <strong>des</strong> insectici<strong>des</strong>, utilisés seuls ou enmélanges. Selon Aldridge <strong>et</strong> Hart in Liess <strong>et</strong> al., 2003, aucun produit classé lors del’évaluation <strong>des</strong> risques comme étant "à faible risque" n'a été impliqué dans lesincidents recensés. Les substances de la famille <strong>des</strong> pyréthrinoï<strong>des</strong>, classéescomme étant à "risque élevé", ont rarement été impliquées dans <strong>des</strong> incidents(Inglesfield, 1989, in Liess <strong>et</strong> al., 2003) (Barn<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al., 2007).- En Allemagne, un suivi est assuré par un sous groupe de l'ICPBR 17 (Lewis, 2003).Un total de 82 cas d'empoisonnement a été recensé entre 1993 <strong>et</strong> 2003, avec un<strong>et</strong>endance à la diminution du nombre de cas au cours du temps. Les incidentsimpliquent aussi bien <strong>des</strong> substances autorisées sur le marché allemand que <strong>des</strong>substances interdites, traduisant ainsi <strong>des</strong> importations <strong>et</strong> usages illégaux deproduits. Pour la seule année 1999, par exemple, 47 cas d'empoisonnements de<strong>colonies</strong> ont été recensés en Allemagne, dans lesquels une exposition à unecombinaison de produits (produits mélangés dans la bouillie) a été mise enévidence. Ce nombre est en diminution, en raison de la mise en place d'uneréglementation limitant l'application de tels mélanges (onze cas au total au cours <strong>des</strong>trois années suivantes (Lewis, 2003). La diminution du nombre d'incidents concernela vigne mais pas l'arboriculture fruitière pour laquelle le nombre d'incidents restestable. Le nombre d'empoisonnements délibérés tend, en revanche, à augmenter.- Aux Pays-Bas, un suivi volontaire <strong>des</strong> populations <strong>d'abeilles</strong> est effectué depuis1989 (Oomen, 1999). Les apiculteurs informent leur organisation nationale <strong>des</strong>incidents <strong>et</strong> une enquête est conduite afin de déterminer si le code d'utilisation <strong>des</strong>pestici<strong>des</strong> (Pesticide Acta) a été ou non violé. Le nombre annuel d'incidents estvariable (21 en 1994, 175 en 1996, entre 20 <strong>et</strong> 60 en général chaque année) mais ilreste plus important dans les zones d'agriculture intensive. Les cultures en zonesarables (gran<strong>des</strong> cultures) sont les plus concernées. Parmi les substancesimpliquées figurent notamment les insectici<strong>des</strong>, en particulier les moléculesorganophosphorées.D’autres cas, moins nombreux, sont recensés dans la littérature :- au Canada <strong>et</strong> aux États-Unis, <strong>des</strong> programmes de régulation <strong>des</strong> pullulations demoustiques ont, par le passé, été associés à <strong>des</strong> dégâts importants dans <strong>des</strong><strong>colonies</strong> <strong>d'abeilles</strong>, dont le coût avoisinait 90 000 $ U.S. en 1981 <strong>et</strong> 850 000 $ U.S.en 1983 pour la seule province du Manitoba (Dixon <strong>et</strong> Fingler, 1982, 1984 in(Kevan, 1999) ;- en France, un incident impliquant un traitement de semences par une préparationinsecticide a été enregistré <strong>et</strong> impliquait du fipronil. Les circonstances de c<strong>et</strong>incident, explicitées par <strong>des</strong> expérimentations, ont été décrites dans le procès-verbalde la commission d’étude de la toxicité <strong>des</strong> produits phytopharmaceutiques, <strong>des</strong>matières fertilisantes <strong>et</strong> <strong>des</strong> supports de culture 18 de janvier 2004(http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/avisctweb200401.pdf). L’incident a donc été relié àla production d’une quantité de poussières significativement plus importante par lesemis d’une variété de tournesol, associé à une concentration neuf fois <strong>et</strong> demieplus importante en fipronil dans ces poussières, par comparaison à la teneur enfipronil dans les poussières d’une autre variété. Les eff<strong>et</strong>s de l’exposition d’abeilles àces poussières ont été testés ; les signes suivants ont été observés : une forteaugmentation de la mortalité <strong>des</strong> abeilles après semis, une diminution quasi-totalede l’activité de butinage, une absence d’activité (envol – atterrissage sur planched’envol) dans les 48 heures suivant le semis, <strong>des</strong> comportements anormaux chezles abeilles exposées, dans les deux heures suivant la fin du semis. La mauvaise17 International Commission on Plant-Bee Relationship : commission internationale <strong>des</strong> interactions entre les abeilles <strong>et</strong> les plantes.18 Instance alors en charge de l’évaluation scientifique <strong>des</strong> produits phytopharmaceutiques dans le cadre de l’examen <strong>des</strong> dossiers de demande de misesur le marché.33
qualité du pelliculage a été invoquée pour expliquer c<strong>et</strong> incident survenu en Midi-Pyrénées.Par comparaison, les causes à l’origine de la mortalité d’abeilles attribuée à l’emploide produits contenant de l’imidaclopride (notamment, les semences enrobées« Gaucho NT » de tournesol <strong>et</strong> de maïs, dont l’utilisation a été suspendue par leMinistre de l’agriculture, respectivement en janvier 1999 puis en mai 2004, cf.introduction de ce rapport) n’avaient pas pu, malgré les nombreux dispositifsexpérimentaux mis en place à la suite <strong>des</strong> incidents, être clairement établies.- Récemment, en Allemagne, en Slovénie <strong>et</strong> en Italie <strong>des</strong> incidents semblables,impliquant <strong>des</strong> poussières de semis pelliculés, ont été rapportés(Forster, 2008 ; Pistorius, 2008).La caractéristique commune de ces incidents correspond à une forte mortalité de<strong>colonies</strong> d’abeilles à la suite de semis de maïs pelliculés.Ceux-ci ont été reliés à l’exposition <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>, au moment <strong>des</strong> semis, auxpoussières émises par <strong>des</strong> semoirs de type semoir pneumatique.L’analyse de résidus dans les abeilles, mais aussi sur <strong>des</strong> fleurs <strong>et</strong> plantes visitéespar les abeilles aux abords <strong>des</strong> surfaces semées a révélé la présence declothianidine, insecticide utilisé en pelliculage <strong>des</strong> semences.L’analyse <strong>des</strong> causes de la présence de résidus dans les abeilles <strong>et</strong> aux alentours<strong>des</strong> ruches a mis en évidence :♦ une mauvaise qualité de pelliculage <strong>des</strong> semences utilisées, comme enAllemagne où <strong>des</strong> lots de semences présentaient un sous-dosage d’uncoformulant adhésif, voire un double pelliculage <strong>des</strong> semences, c’est-à-dire àun pelliculage d’une semence déjà pelliculée <strong>et</strong> prête à l’emploi, l’épaisseurdu pelliculage générant ainsi <strong>des</strong> poussières en quantité anormale <strong>et</strong>contenant <strong>des</strong> résidus de produit ;♦ <strong>des</strong> semis réalisés avec <strong>des</strong> semoirs pneumatiques dont le flux de sortie d’airétait dirigé vers le haut <strong>et</strong> donc ém<strong>et</strong>tait les poussières de semis vers l’air ;♦ <strong>des</strong> semis réalisés par temps chaud, sec <strong>et</strong> venteux, favorisant la dispersionde poussières sur de gran<strong>des</strong> distances.Ce constat rejoint les observations effectuées en Italie, depuis 2001, d’uneimplication de poussières de semis lors d’évènements de mortalité aiguë, impliquantc<strong>et</strong>te fois l’imidaclopride, <strong>et</strong> répondant à la même conjonction de facteurs (Greatti <strong>et</strong>al., 2003 ; Greatti <strong>et</strong> al., 2006) :♦ semoirs pneumatiques ém<strong>et</strong>tant les poussières verticalement ;♦ abrasion importante du pelliculage par le disque de distribution <strong>des</strong>semences ;♦ pelliculage de mauvaise qualité ;♦ conditions météorologiques.Un bilan sur les incidents récents impliquant <strong>des</strong> semences pelliculées a été dressélors de la réunion de l’ICPBR 19 , à Bucarest, en octobre 2008. Il ressort de ceséchanges que les causes de ces incidents sont bien identifiées <strong>et</strong> peuvent êtreévitées par <strong>des</strong> mesures dont la mise en œuvre reste simple, telles que lecontrôle de la quantité de poussières émises dans <strong>des</strong> lots par le biais d’untest en correspondance avec un seuil (comme, par exemple, dans le cadre du« plan poussières » en France) (JORF n°35 du 11 février 2004, « Avis aux usinesnationales productrices de semences de maïs <strong>et</strong> de tournesol traitées »), oul’utilisation de semoirs équipés de dispositifs perm<strong>et</strong>tant de limiter l’émissionde poussières.19 ICPBR : International Commission for Plant-Bee Relationships (= commission internationale pour l’étude <strong>des</strong> relations abeilles <strong>et</strong> plantes).34
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