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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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Le taux de protéine contenu dans le pollen varie également en fonction <strong>des</strong> facteursgénétiques <strong>et</strong> environnementaux : la variété au sein d’une même espèce (Clark <strong>et</strong> Lintas,1992 ; Pernal <strong>et</strong> Currie, 2000), l’âge <strong>et</strong> le stress nutritif de la plante (Day <strong>et</strong> al., 1990) <strong>et</strong> lalocalisation géographique (Pernal <strong>et</strong> Currie, 2000).Selon l’origine végétale, l’apport nécessaire de pollen pour assimiler une même quantité deprotéines peut ainsi diminuer de 50 % lorsque le taux de protéines passe de 20 % à 30 %.En période de miellée moyenne, ce taux doit être d’au moins 25 %, <strong>et</strong> passe à plus de 30 %lors de miellée intense (Kleinschmidt, 1986).En outre, l’équilibre entre les aci<strong>des</strong> aminés est très variable selon l’origine végétale. Lepollen de certains végétaux (lupin, phacélie, <strong>et</strong>c.) est très riche en aci<strong>des</strong> aminésindispensables, alors que d’autres en sont bien moins pourvus (sarrasin, tournesol, maïs,<strong>et</strong>c.). Ainsi, le pollen de pissenlit, pauvre en tryptophane, phénylalanine <strong>et</strong> arginine, neperm<strong>et</strong> pas le développement du couvain s’il est consommé seul (Loper <strong>et</strong> Cohen, 1987).• Les lipi<strong>des</strong>Très peu d’informations sont actuellement disponibles sur les besoins alimentaires <strong>des</strong>abeilles domestiques en lipi<strong>des</strong> (aci<strong>des</strong> gras, stérols <strong>et</strong> phospholipi<strong>des</strong>). Dans les conditionsnormales (alimentation diversifiée), ces besoins sont couverts par la consommation depollen (Bruneau, 2006). Parmi les lipi<strong>des</strong>, les stérols entrent en jeu dans la production del’hormone de mue (l’ecdysone) ce qui les rend particulièrement indispensables (Day <strong>et</strong> al.,1990).• Les minéraux <strong>et</strong> vitaminesIl ne semble pas que les besoins en minéraux <strong>et</strong> vitamines puissent poser <strong>des</strong> difficultésaussi importantes que ceux en protéines, en gluci<strong>des</strong> ou en eau (Bruneau, 2006).• L’eauIl faut souligner la difficulté que représente l’apport en eau, notamment en période decanicule, car la diminution de ses disponibilités peut constituer un facteur limitant trèsimportant de la survie <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>.Eff<strong>et</strong>s de l’environnement nutritif sur la mortalité <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’abeillesPlusieurs étu<strong>des</strong> montrent qu’il n’existe pas de relation entre l’espèce de plante cultivée àproximité <strong>des</strong> ruchers (maïs, colza, tournesol, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> la surmortalité de l’abeilledomestique ; c’est le cas, notamment, en Suisse (Charrière <strong>et</strong> al., 2003) <strong>et</strong> en Allemagne(Otten, 2003).En revanche, la diminution de la biodiversité liée à l’agriculture intensive conduitnotamment :à un manque de disponibilité en plantes pollinifères <strong>et</strong> mellifères ;à la réduction <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de floraison <strong>et</strong> à l’exploitation de ressources polliniques demoindre valeur nutritive (déficience en acide aminé essentiels) comme le pollen deTaraxacum sp. (pissenlit) (Genissel <strong>et</strong> al., 2002).• Quantité <strong>et</strong> qualité de l’apport polliniqueL’existence d’un déséquilibre dans la composition du pollen ne semble pas être unphénomène récent : il a également été observé lors d’étu<strong>des</strong> effectuées au cours <strong>des</strong>années quarante <strong>et</strong> cinquante (Synge, 1947 ; Wille <strong>et</strong> Wille, 1984). Les étu<strong>des</strong> de différentspays ont montré que l’essentiel du pollen collecté par les abeilles est récolté sur un nombrelimité de plantes, correspondant le plus souvent à <strong>des</strong> espèces communes comme <strong>des</strong>cultures agricoles (Keller <strong>et</strong> al., 2005). Les abeilles domestiques ne souffrent pasnécessairement d’un appauvrissement de la flore dans les zones agricoles ; toutefois, dansce type d’environnement, certaines pério<strong>des</strong> de pénurie de pollen peuvent survenir, que l’onn’observe pas dans un environnement plus diversifié (Stefan-Dewenter <strong>et</strong> Kuhn, 2002). Plus37

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