Les étapes suivantes de l’évaluation perm<strong>et</strong>tent d’apprécier les eff<strong>et</strong>s d’une expositionprolongée <strong>des</strong> abeilles adultes par un essai de toxicité orale de dix jours. Ce test prend encompte le fait qu’une abeille butineuse puisse être exposée plusieurs jours. Si nécessaire,<strong>des</strong> essais en tunnel ou au champ sur les cultures pertinentes pourront être requis.Enfin, la mise en place d’une culture avec <strong>des</strong> semences traitées peut constituer uneexposition pour l’abeille dans le cas de l’émission de poussières, souvent mentionnéecomme problématique dans le cas <strong>des</strong> abeilles. Les risques peuvent dans ce cas êtreévalués par le biais <strong>des</strong> données de toxicité par contact sur les adultes <strong>et</strong> <strong>des</strong> mesures <strong>des</strong>émissions de poussières réalisées lors d'un semis. Ce type de données a déjà été générépour certains produits de traitement de semences <strong>et</strong> a permis via le calcul d'un quotient derisque, d’apprécier un risque potentiel aigu à la suite de l’émission de poussières.4) BILAN SUR L’APPLICATION DE LA REGLEMENTATIONCes modalités d’évaluation <strong>des</strong> risques sont appliquées pour toutes les substances actives,anciennes ou nouvelles 59 , évaluées au plan communautaire. Les risques sont évalués pourchaque usage de la préparation qui contient la substance. Les décisions d’inscription ou denon inscription <strong>des</strong> substances sont publiées au journal officiel <strong>et</strong> disponibles sur le site dela DG Sanco (http://ec.europa.eu/food/plant/protection/evaluation/index_en.htm). Lesconclusions de l’évaluation <strong>des</strong> risques sur les substances sont également disponibles <strong>et</strong>publiées sur le site de l’Autorité Européenne de Sécurité <strong>des</strong> Aliments (EFSA)(http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753816_home.htm). Au 31décembre 2008, conformément au calendrier que s’est fixé la Commission, l’ensemble <strong>des</strong>substances anciennes ainsi que les substances nouvelles auront fait l’obj<strong>et</strong> d’une évaluation<strong>des</strong> risques conformément aux critères de la Directive 91-414 EC. Ceci implique que tousles pestici<strong>des</strong> actuellement sur le marché en France <strong>et</strong> dans les autres Etats européensauront fait l’obj<strong>et</strong> d’un dossier répondant aux exigences réglementaires.5) LES RAPPORTS DU COMITE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE L’ETUDEMULTIFACTORIELLE DES TROUBLES DE L’ABEILLE DANS LE CONTEXTE DEL’EXAMEN COMMUNAUTAIRE DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUESParmi ces produits, deux d’entre eux ont fait l’obj<strong>et</strong> de rapports d’évaluation préparés par leComité scientifique <strong>et</strong> technique de l’étude multifactorielle <strong>des</strong> troubles de l’abeille (CST),groupe de travail réuni à la demande du Ministère chargé de l’agriculture. Ces rapports ontconcerné deux produits utilisés en traitement <strong>des</strong> semences de tournesol <strong>et</strong> de maïs(imidaclopride <strong>et</strong> fipronil, cf. introduction du rapport), <strong>et</strong> avaient pour objectif de réaliser uninventaire <strong>des</strong> connaissances scientifiques <strong>et</strong> techniques relatives au Gaucho ® <strong>et</strong> à sasubstance active l’imidaclopride, dans ses aspects toxiques, écotoxiques, métaboliques (1 errapport, publié en 2004) <strong>et</strong> au fipronil pour le second rapport, <strong>et</strong> d’étudier l’éventuel rôle deces produits dans les troubles de l’abeille, dans le cadre de l’enquête multifactorielle.Ces deux rapports ont analysé l’ensemble <strong>des</strong> informations disponibles fournies par leMinistère <strong>et</strong> les sociétés phytopharmaceutiques détentrices <strong>des</strong> deux produits, ainsi que lesdonnées disponibles sur ces produits trouvées dans la littérature scientifique. Ces donnéesont permis d’estimer <strong>des</strong> niveaux d’exposition de l’abeille, à partir <strong>des</strong> concentrations enrésidus trouvées dans <strong>des</strong> pollens <strong>et</strong> nectars de plants de tournesol <strong>et</strong> de maïs issus <strong>des</strong>emences traitées. Une analyse <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s a également été réalisée à partir <strong>des</strong> essais delaboratoire, sous tunnel <strong>et</strong> au champ. Ces analyses ont été versées dans les dossiers.59 Les substances ont le statut d’anciennes ou de nouvelles selon que leur mise sur le marché est antérieure ou postérieure à l’entrée en vigueur de laDirective 91-414 EC.145
L’évaluation <strong>des</strong> risques a été réalisée selon les critères d’évaluation utilisés pour lessubstances chimiques, publiés dans le TGD (Technical Guidance Document, 2003 60 ). Leprincipe de l’évaluation <strong>des</strong> risques <strong>des</strong> substances chimiques, consistant en lacomparaison de seuils d’eff<strong>et</strong>s avec <strong>des</strong> seuils d’exposition, est identique au principed’évaluation utilisé pour les produits phytopharmaceutiques, mais la valeur <strong>des</strong> facteursd’incertitude associés à chaque étape de l’évaluation est en revanche différente 61 .Ces rapports fondent leurs conclusions sur les valeurs de quotients de risque appelés« rapports PEC/PNEC ». Selon ces conclusions, les « rapports PEC/PNEC » sont, pourl’imidaclopride, « préoccupants <strong>et</strong> en accord avec les observations de terrain rapportées parde nombreux apiculteurs en zones de grande culture (maïs, tournesol), concernant lamortalité <strong>des</strong> butineuses, leur disparition, leurs troubles comportementaux <strong>et</strong> certainesmortalités d’hiver ». Pour le fipronil, les conclusions sont que « les quotients obtenus sontpréoccupants <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>tent pas d’exclure <strong>des</strong> risques inacceptables ».Au moment où ils sont établis, ces rapports <strong>et</strong> les travaux de ce comité présentent le doubleintérêt d’une revue exhaustive <strong>des</strong> données disponibles sur les deux produits incriminés, <strong>et</strong>de la proposition d’un schéma d’évaluation <strong>des</strong> risques pour les abeilles exposées à <strong>des</strong>produits systémiques utilisés en traitement de sol ou de semences, alors que les modalitéspratiques d’évaluation <strong>des</strong> risques posés par <strong>des</strong> traitements de semences n’étaient qu<strong>et</strong>rès partiellement abordées dans les documents gui<strong>des</strong>.On note cependant que les conclusions de ces rapports reposent sur <strong>des</strong> quotients derisque calculés à partir de données de toxicité de laboratoire <strong>et</strong> intègrent <strong>des</strong> facteurs <strong>des</strong>écurité importants (1000 pour le fipronil <strong>et</strong> 5 à 100 pour l’imidaclopride, en fonction <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> 62 ) <strong>et</strong> non sur l’observation d’impacts survenus dans <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> exposées auxrésidus de produit via le pollen <strong>et</strong> le nectar sur le terrain. Les valeurs d’exposition utiliséesdans les calculs correspondent, en outre, aux maxima mesurés dans les matrices pollen <strong>et</strong>nectar. Dans le cas de concentrations inférieures aux limites de détection, les limites dedétection ont été utilisées comme niveau d’exposition. Les calculs de rapports PEC/PNECfondés sur <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de laboratoire correspondent en général aux premières étapesd’évaluation de risques, <strong>et</strong> doivent être suivies d’analyses de résultats collectés lors d’étudede terrain, m<strong>et</strong>tant les abeilles en présence de résidus dans <strong>des</strong> conditions réalistesd’exposition. Les conclusions de ces rapports sont donc à considérer en lien avec lesdonnées sur lesquelles reposent les calculs <strong>et</strong> peuvent être complétées par les analyses derisques ayant pu être réalisées par les instances européennes dans le cadre de l’examen<strong>des</strong> dossiers européens <strong>des</strong> substances actives fipronil <strong>et</strong> imidaclopride(http://www.efsa.europa.eu/EFSA/efsa_locale-1178620753816_1178620764421.htm).60 Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 93/67/EEC on Risk Assessment for new notified substancesCommission Regulation (EC) No 1488/94 on Risk Assessment for existing substances Directive 98/8/EC of the European Parliament and of the Councilconcerning the placing of biocidal products on the mark<strong>et</strong>, 2003.61 Ces facteurs, développés pour évaluer les risques pour les organismes aquatiques exposés aux substances chimiques, sont très supérieurs auxfacteurs couramment utilisés pour les organismes terrestres dans la directive 91-414 EC.62 Pour les vertébrés <strong>et</strong> invertébrés terrestres la variabilité interspécifique de la sensibilité produits phytopharmaceutiques est prise en compte par unfacteur de sécurité de 10 dans les critères décisionnels de la Directive 91/414 EC, <strong>et</strong> l’incertitude liée à l’extrapolation de l’aigu au chronique est égalementfigurée par un facteur de sécurité de 10, comme dans le cas <strong>des</strong> organismes aquatiques, par exemple.146
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