pertes de <strong>colonies</strong> dans l’ensemble <strong>des</strong> îles britanniques ont été estimées à 90 %(Borchert, 1970a ; Sammataro <strong>et</strong> al., 2000).Bailey (1961) signale que les conditions de récoltes <strong>et</strong> de climat défavorables, ainsi queles pratiques apicoles désastreuses liées à la situation d’instabilité <strong>et</strong> d’insécurité de lapremière guerre mondiale ont favorisé le développement de l’acariose. Toutefois, selonBailey, c<strong>et</strong>te maladie ne serait pas uniquement liée à l’acarien <strong>des</strong> trachées. D’aprèsl’analyse <strong>des</strong> données sanitaires apicoles obtenues sur l’île de Wight, de nombreusesautres maladies auraient contribué à c<strong>et</strong>te situation, avec, parfois, <strong>des</strong> signes cliniquesanalogues. En eff<strong>et</strong>, les symptômes décrits pour c<strong>et</strong>te maladie sont aussi très prochesde ceux décrits pour la paralysie chronique maladie d’origine virale (cf. ci-après, annexe2, 5.2 « Virus ») (Ball <strong>et</strong> Bailey, 1997 ; Ribière <strong>et</strong> al., 2008).La maladie de l’île de Wightserait donc mortelle, de nature infectieuse <strong>et</strong> provoquée par différentes causes, dont A.woodi fait partie (Borchert, 1970a ; Wilson <strong>et</strong> al., 1997).• Tropilaelaps clareaeMaladie : la tropilaeloseRéglementation : maladie inscrite sur la liste de l’OIE, la liste <strong>des</strong> maladies àdéclaration obligatoire en Europe <strong>et</strong> la liste <strong>des</strong> MARC en FranceHistorique <strong>et</strong> répartition géographique : l’acarien Tropilaelaps clarea est présent enAsie du Nord-Ouest, de l’Iran jusqu’en Nouvelle-Guinée (Delfinado <strong>et</strong> Baker, 1961 ;Burg<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al., 1983). Ce parasite externe d’Apis dorsata, mais également d’A. mellifera(Laigo <strong>et</strong> Morse, 1968), n’est pas signalé en Europe.Très peu d’informations sont actuellement disponibles sur T. clareae. La rapidedispersion de V. <strong>des</strong>tructor à travers le monde aurait masqué l’émergence de cenouveau parasite. Depuis 1961, T. clareae est connu comme un redoutable ravageur<strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’A. mellifera (Michael, 1962 ; Woyke, 1994a).Manifestations cliniques : le mode de vie de c<strong>et</strong> acarien est très similaire à celui deV. <strong>des</strong>tructor ; toutefois, son cycle de développement est plus rapide (environ septjours) (Woyke, 1994b). T. clareae se développe au détriment du couvain, <strong>des</strong> larves <strong>et</strong><strong>des</strong> nymphes, en se nourrissant de leur hémolymphe (Sammataro <strong>et</strong> al., 2000).Les symptômes causés par ce parasite sont assez semblables à ceux occasionnés parV. <strong>des</strong>tructor : abeilles rampantes, malformations <strong>des</strong> ailes, <strong>des</strong> pattes <strong>et</strong> de l’abdomen; sur les cadres, présence d’un couvain irrégulier dont la mortalité peut atteindre 50 %(Burg<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al., 1983). Le couvain operculé est, parfois, partiellement désoperculé parles ouvrières d’intérieur, cherchant à éradiquer les parasites. Le couvain mâle sembleparticulièrement recherché, il peut être parasité à 100 %. C<strong>et</strong> acarien ne survit que peude temps à l’extérieur du couvain (sept à dix jours) (D. Anderson, communicationpersonnelle) ; ses chélicères ne lui perm<strong>et</strong>tant pas de perforer la cuticule de l’abeille, ilne peut se nourrir sur l’abeille adulte. Les pério<strong>des</strong> d’hivernage sans couvain <strong>des</strong>régions tempérées <strong>et</strong> froi<strong>des</strong> sont donc défavorables à ce parasite.2.2) Arthropo<strong>des</strong> diptères• Braula caecaNom commun : le pou de l’abeille (en réalité un diptère)Réglementation : maladie non réglementéeRépartition géographique : en raison <strong>des</strong> traitements contre la varroase, auxquels ilest sensible, B. caeca n’est plus r<strong>et</strong>rouvé dans les ruchers de l’hexagone.Manifestations cliniques : B. caeca est présent sur le corps (le thorax en général) dela reine à la belle saison, parfois en très grand nombre (jusqu’à plus d’une centained’individus), parfois sur les ouvrières, très rarement sur les mâles. C<strong>et</strong> ectoparasite senourrit <strong>des</strong> aliments <strong>des</strong>tinés à la reine en les dérobant sur son labium au moment où127
les ouvrières viennent la nourrir. B. caeca pond ses œufs sur les rayons à miel ; leslarves creusent <strong>des</strong> tunnels dans les opercules de cires. Son rôle pathogène est faible.Cependant, lors d’abondance de « poux », on constate une diminution de la ponte <strong>et</strong>par suite une diminution de la population de la ruche. Le parasite pourrait parfoisprovoquer la mort de la reine (Root, 1990).2.3) Protozoaire• Malpighamoeba mellificaeSynonymie : Malpighiella mellificaeMaladie : l’amibiase, ou amoeboseRéglementation : maladie non réglementéeHistorique <strong>et</strong> répartition géographique : maladie rare en France, plus répandue enEurope centrale, où elle serait fréquemment associée à la nosémose (Anonyme, 1996).Manifestations cliniques : les sta<strong>des</strong> de latence (kystes amibiens) sont ingérés par lesouvrières via la nourriture ou l’eau ou lors de leurs activités de n<strong>et</strong>toyage. Le parasiteéclot du kyste <strong>et</strong> se développe dans l’intestin. Il parvient dans les tubes de Malpighi où ilse multiplie par scissiparité <strong>et</strong> produit de nouveaux kystes. Les nouvelles amibes ainsiproduites quittent l’abeille avec les féces. Les symptômes causés par ce protozoairesont essentiellement digestifs (abdomen gonflé, diarrhée, taches fécales jaunâtres <strong>et</strong>ron<strong>des</strong> sur la planche d’envol). Les <strong>colonies</strong> atteintes d’amibiase souffrent souventd’infections mixtes (nosémose, ou virus X de l’abeille) (Anonyme, 1996). Ce parasiteproduit, le plus souvent, un affaiblissement <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> atteintes (Fluri <strong>et</strong> al., 1998).3) CHAMPIGNONS• Nosema apis <strong>et</strong> Nosema ceranae (récemment déclassés <strong>des</strong> protozoaires <strong>et</strong>classés dans les champignons (Adl <strong>et</strong> al., 2005 )Maladie : la nosémoseRéglementation : inscrit sur la liste de l’OIE <strong>et</strong> <strong>des</strong> MARC en France pour N. apisseulementHistorique <strong>et</strong> répartition géographique : Nosema apis Zander, a été décrit en 1909 <strong>et</strong>identifié comme agent causal de la nosémose de l’abeille domestique. N. ceranae, a étéidentifiée en 1996 dans <strong>des</strong> <strong>colonies</strong> d’A. cerana, en Asie (Fries <strong>et</strong> al., 1996). Cesmicrosporidies sont désormais apparentées à <strong>des</strong> champignons unicellulaireseucaryotes, parasites intracellulaires obligatoires, comprenant plus de 1 200 espèces,incapables de former <strong>des</strong> spores résistantes dans l’environnement (Adl <strong>et</strong> al., 2005 ).Ce parasite a, par la suite, été détecté en Espagne, où un dépeuplement progressif denombreuses ruches d’A. mellifera a été constaté (Higes <strong>et</strong> al., 2005). Observé dès la fin<strong>des</strong> années 1990, ce phénomène s’est accentué, en particulier au cours de l’automnehiverde l’année 2004 <strong>et</strong> au printemps. Higes <strong>et</strong> al. (2005) ont ensuite détecté laprésence de ce nouveau parasite dans 90 % à 97 % <strong>des</strong> foyers analysés sur l’ensembledu territoire espagnol. Ces deux microsporidies sont actuellement présentes en France(Chauzat <strong>et</strong> al., 2007). Leur distribution géographique actuelle (N. apis <strong>et</strong> N. ceranae)est mondiale (Klee <strong>et</strong> al., 2007 ; Paxton <strong>et</strong> al., 2007).Manifestations cliniques : ces deux parasites intracellulaires obligatoires, infestentprincipalement les cellules de la paroi de l’intestin moyen <strong>des</strong> abeilles adultes. Dans lesrégions caractérisées par un climat tempéré, la nosémose à N. apis est connue commeentraînant <strong>des</strong> signes cliniques sévères chez les abeilles adultes.128
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