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Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles

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1.2.3.4 Pratiques agricolesÉvolution <strong>des</strong> pratiques agricolesAu cours <strong>des</strong> dernières décennies, les pratiques agricoles ont considérablement évolué.Dans la plupart <strong>des</strong> bassins de production, les assolements se sont simplifiés, avec pourconséquence, la raréfaction de certaines plantes mellifères, notamment les légumineuses.Dans ces zones, prédominent souvent les céréales, au détriment <strong>des</strong> espèces entomophiles(colza, féverole, trèfle, <strong>et</strong>c.). Ainsi, la floraison <strong>des</strong> cultures mellifères est précédée <strong>et</strong> suiviede longues pério<strong>des</strong> sans ressources alimentaires pour les insectes, si aucun substitut n’estapporté pour relayer l’absence d’apport alimentaire.Dans les régions d’élevage, les prairies naturelles à la flore composite dont la fauche avantfloraison abolit la ressource qu’elles pourraient constituer, sont maintenant remplacées par<strong>des</strong> prairies artificielles, constituées de graminées pauvres en ressources mellifères <strong>et</strong>pollinifères.Il paraît essentiel de souligner les méfaits de la monoculture à l’origine d’alternances depléthore <strong>et</strong> de dis<strong>et</strong>te <strong>et</strong> surtout fondée sur <strong>des</strong> végétaux pauvres en ressources pollinifères<strong>et</strong> nectarifères (céréales, tournesol). En outre, se produit une gestion <strong>des</strong>tructrice <strong>des</strong>éléments fixes du paysage, tels que talus, haies, bords de route, espaces enherbés le long<strong>des</strong> rivières <strong>et</strong> <strong>des</strong> voies de transport.Dans les pays d’Europe du nord-ouest, l'urbanisation accrue <strong>et</strong> l’agriculture intensiveprovoquent progressivement la fragmentation <strong>des</strong> habitats d’insectes, l’isolement <strong>et</strong> la<strong>des</strong>truction de zones semi-naturelles <strong>et</strong> de zones « refuges » comme les jachères, les haies<strong>et</strong> les talus (Dawson, 1994). Les réseaux de « corridors biologiques » entre les différenteszones d’intérêt pollinifère <strong>et</strong> mellifère peuvent être ainsi modifiés ou altérés (Richards,2001). Ceci induit <strong>des</strong> perturbations de la colonisation de l’habitat <strong>et</strong> de l’exploitation <strong>des</strong>ressources alimentaires par <strong>des</strong> insectes pollinisateurs (Kearns <strong>et</strong> al., 1998 ; Kremen <strong>et</strong>Rick<strong>et</strong>ts, 2000).Les pratiques intensives en agriculture sont ainsi à l’origine de la diminution <strong>des</strong> ressourcesalimentaires de l’abeille domestique (Weibull <strong>et</strong> al., 2003 ; Todd <strong>et</strong> al., 2007). Le déclin de labiodiversité <strong>des</strong> plantes pollinifères <strong>et</strong> mellifères en milieu agricole est une conséquencedirecte de deux actions conjuguées : celle <strong>des</strong> herbici<strong>des</strong> totaux ou sélectifs <strong>et</strong> celle de lamonoculture, en particulier la culture de plantes dépourvues d'intérêt pour les apidés, tellesque les céréales (Bäckman <strong>et</strong> Tiainen, 2002). Très récemment, Marshall <strong>et</strong> al. ont mis enévidence une plus grande abondance d’apidés en milieu agricole lorsque <strong>des</strong> ban<strong>des</strong>marginales, composées de légumineuses <strong>et</strong> de diverses plantes à fleurs, étaient placées àproximité de gran<strong>des</strong> cultures (Marshall <strong>et</strong> al., 2006).Les pratiques agricoles peuvent également provoquer d’importantes pertes d’abeilles. Leschamps de phacélies ou de trèfles blancs sont très souvent visités par les insectespollinisateurs, notamment l’abeille domestique. Pour les producteurs de lait, ces prairies àfleurs sont fauchées avant la fin de la floraison, causant ainsi d’importantes pertes d’abeillespar déficit alimentaire. Frick <strong>et</strong> Fluri indiquent qu’après fauchage, les pertes d’abeilles, liéesà la disparition de ressources nutritives, s’élèvent, pour les parcelles de trèfles blancs, de9 000 à 24 000 abeilles/ha <strong>et</strong> pour les parcelles de phacélies, à 90 000 abeilles/ha (Frick <strong>et</strong>Fluri, 2001).Les étu<strong>des</strong> traitant <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> pestici<strong>des</strong> sur les populations de pollinisateurs font partied’une littérature spécifique qui associe souvent le suivi écologique à l'évolution <strong>des</strong> cultureselles-mêmes, les impacts sur les populations de pollinisateurs étant le plus souvent détectéslors de diminutions drastiques du rendement de production <strong>des</strong> cultures pollinisées. Unrecensement <strong>des</strong> cas de réduction de rendement chez <strong>des</strong> espèces végétales, au début<strong>des</strong> années 1990, par Burd (1994), in (Richards, 2001), a permis d’y associer <strong>des</strong> impacts41

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