3.2.6.7 Mise en place d’un contrôle sanitaire officiel <strong>et</strong> facultatif <strong>des</strong> élevagesapicolesLe principe de la mise en place d’un contrôle sanitaire officiel <strong>et</strong> facultatif <strong>des</strong> élevagesapicoles pourrait être un moyen efficace de promouvoir les élevages professionnelsapicoles les plus performants. Un tel système, associé à l’obligation du respect d’un guide<strong>des</strong> bonnes pratiques d’élevage apicole élaboré avec les acteurs de la filière, perm<strong>et</strong>trait defavoriser sur le plan commercial les élevages de bon niveau sanitaire <strong>et</strong> de valoriser la filièreapicole.3.3 RELATIONS FILIERE AGRICOLE/FILIERE APICOLEBien que la mission confiée au groupe de travail ne concerne pas de façon directe lapollinisation <strong>et</strong> l’importance économique de c<strong>et</strong>te action, il n’est pas inutile de rappeler queles conséquences de c<strong>et</strong>te surmortalité sur le monde végétal sont majeures.3.3.1 Complémentarité entre le secteur agricole <strong>et</strong> le secteur apicoleIl a essentiellement été fait état dans ce rapport, <strong>des</strong> productions apicoles liées à laproduction de miel par les abeilles. Mais les abeilles, « domestiques » ou sauvages, vivanten solitaires ou en <strong>colonies</strong> plus ou moins peuplées, représentent aussi <strong>des</strong> acteurs majeursde la pollinisation. Ce phénomène, essentiel à la reproduction de nombreux végétaux,assure le transport du pollen <strong>des</strong> anthères, organes mâles <strong>des</strong> fleurs, aux stigmates,organes floraux femelles. La pollinisation est assurée à plus de 80 % par divers insectes ;mais les abeilles y jouent un rôle prépondérant. La comparaison <strong>des</strong> fréquences relatives devisites <strong>des</strong> fleurs de différentes plantes par les insectes m<strong>et</strong> en évidence le rôle essentieljoué par l’abeille domestique, qui assure à elle seule les trois quarts <strong>des</strong> visites de certainescultures (Ravazzi, 2003).Ainsi, les abeilles interviennent-elles dans la pollinisation de grands groupes de plantesentomophiles, dont la liste suivante n’est pas exhaustive : rosacées fruitières (abricotier, …),cucurbitacées (melon, …), solanées (tomate, …), cultures oléagineuses <strong>et</strong> protéagineuses(féverole, …), de nombreux légumes, sans oublier le rôle important qu’elles jouent dans lerenouvellement du tapis végétal spontané dont la survie n’est assurée que par leur butinage.Une importante diminution de c<strong>et</strong>te activité peut ainsi avoir <strong>des</strong> conséquences désastreusessur les productions végétales : plus de 70 % <strong>des</strong> 124 types de culture les plus importantesau niveau mondial, dont la quasi-totalité <strong>des</strong> arbres fruitiers, bénéficieraient de l’activitépollinisatrice <strong>des</strong> abeilles sauvages ou domestiques.Le bénéfice financier de la pollinisation est certes difficile à établir. Au plan mondial, on l’aglobalement estimé à 117 milliards de dollars par an (Costanza <strong>et</strong> al., 1997). Au niveaumondial toujours, l’impact global <strong>des</strong> pollinisateurs est estimé à environ 10 % du chiffred’affaires du secteur agricole (Vincent, 2007). En France, la pollinisation effectuée par lesabeilles domestiques perm<strong>et</strong>trait une augmentation <strong>des</strong> productions agricoles estimée àtrois milliards de francs en 1982 soit 457 000 000 Euros. Ainsi, la pollinisation joue-t-elle unrôle économique capital. La plue-value apportée à l’agriculture représente quinze à vingt foisla valeur estimée <strong>des</strong> produits de la ruche (INRA, 2005, 2006, 2007). Comme cela a étésouligné dans les conclusions publiées le 17 janvier 2007 par le groupe de travail del’Académie d’Agriculture de France sur « Abeilles <strong>et</strong> pollinisation », le phénomèned’affaiblissement <strong>des</strong> populations d’abeilles a donc potentiellement <strong>des</strong> conséquenceséconomiques néfastes pour l’agriculture, allant bien au-delà <strong>des</strong> pertes infligées auxproductions apicoles. Au plan écologique, cela se traduit également par unappauvrissement de la diversité biologique. On comprend ainsi la complémentarité del’apiculture <strong>et</strong> de l’agriculture, qui ne peuvent survivre sans coopérer, <strong>et</strong> la nécessitépour les acteurs de ces deux filières d’organiser en commun les conditions les plus93
favorables à la protection de la santé <strong>et</strong> du bien-être <strong>des</strong> abeilles dans un soucid’intérêt mutuel bien compris. C<strong>et</strong>te coopération pourrait voir le jour au sein d’unInstitut technique apicole (Académie d’Agriculture de France, 2005, 2006, 2007).3.3.2 L’institut technique apicoleLa création d’un institut technique apicole (cf. 3.2.1 « Création d’un institut techniqueapicole ») perm<strong>et</strong>trait de réunir <strong>et</strong> de favoriser les échanges, non seulement entreapiculteurs <strong>et</strong> agriculteurs, mais aussi avec :- <strong>des</strong> scientifiques (pathologistes, toxicologues, entomologistes, <strong>et</strong>c.) ;- <strong>des</strong> représentants de firmes phytosanitaires <strong>et</strong> pharmaceutiques pour les impliquer :♦ dans la recherche de nouveaux produits à la fois mieux adaptés à la protection<strong>des</strong> végétaux <strong>et</strong> moins nocifs pour les abeilles. Des substances actives contreles diverses agressions parasitaires, bactériennes <strong>et</strong> virales à l’encontre <strong>des</strong>abeilles pourraient également être développées ;♦ dans la recherche de nouveaux tests plus ciblés en termes de toxicologie ;- <strong>des</strong> représentants de l’Etat pour arbitrer, impulser l’allègement de certainesprocédures (AMM) <strong>et</strong> rechercher <strong>des</strong> ressources.L’institut technique apicole devrait définir les pistes de progrès dans tous lesdomaines défaillants ; il devrait établir une hiérarchie <strong>et</strong> obtenir les moyensperm<strong>et</strong>tant une progression satisfaisante de ces propositions. Ces missionspourraient être confiées à un comité de pilotage indépendant.3.3.3 RecommandationsLes recommandations faites ci-après ne concernent que les solutions préconisées dans lebut de favoriser la pollinisation, puisque les propositions visant les aspects sanitaires <strong>et</strong>administratifs de la filière ont été faites par ailleurs. La plupart de ces propositions ont déjàété suggérées par l’Académie d’Agriculture de France dans sa synthèse <strong>des</strong> travaux récentssur la question de la pollinisation (Académie d’Agriculture de France, 2005, 2006, 2007).Ces mesures (dont la liste figurant ci-après n’est pas exhaustive) sont <strong>des</strong>tinées à fourniraux pollinisateurs <strong>des</strong> sources continues de ressources mellifères <strong>et</strong> pollinifères afind’éviter l’alternance de pério<strong>des</strong> d’abondance <strong>et</strong> de carence de ces ressources :- mise en œuvre d’une politique de jachères florales, avec une végétation choisiepour ses caractères mellifères <strong>et</strong> pollinifères, formée d’espèces à floraisonrépartie sur l’année. Un groupe de travail pourrait être constitué dans ce but,comprenant <strong>des</strong> professionnels apicoles <strong>et</strong> <strong>des</strong> spécialistes <strong>des</strong> insectespollinisateurs afin de proposer <strong>des</strong> listes de plantes <strong>et</strong> <strong>des</strong> compositions demélanges ;- élargir la liste <strong>des</strong> couverts autorisés comme couverture hivernale <strong>des</strong> sols à <strong>des</strong>espèces pouvant fournir <strong>des</strong> ressources tardives ;- inciter à la diversité <strong>des</strong> assolements, particulièrement en favorisant l’implantationde légumineuses ;- aménager les conditions de gestion <strong>des</strong> surfaces en couvert environnemental(ban<strong>des</strong> enherbées) <strong>et</strong> de la jachère pour les rendre plus favorables auxpollinisateurs ;- prévenir la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> éléments fixes du paysage (haies, talus, espacesenherbés le long <strong>des</strong> rivières) ; en parallèle, promouvoir l’implantation de haiesformées d’espèces indigènes favorables aux pollinisateurs ;- prévenir la fauche précoce, avant la floraison, <strong>des</strong> prairies naturelles ;- limiter le fauchage <strong>des</strong> bernes de routes ;limiter le fauchage <strong>des</strong> parcs <strong>et</strong> jardins àdeux fois par an ;- limiter le broyage ;94
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