Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles
Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles
Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
2.2.2 Les difficultés de la filière apicole française, selon ses acteursLes récentes difficultés que connaît la filière apicole seraient liées, selon de nombreuxapiculteurs français, aux phénomènes suivants :- une mortalité hivernale anormalement élevée (surmortalité hivernale) <strong>des</strong> <strong>colonies</strong>d’abeilles ;- <strong>des</strong> <strong>effondrements</strong> <strong>et</strong>/ou <strong>affaiblissements</strong> de <strong>colonies</strong> en cours d’année apicole ;- <strong>des</strong> anomalies liées aux reines conduisant à différentes difficultés de la conduiteapicole (<strong>colonies</strong> bourdonneuses, supersédures, échecs de remérage 23 , ponte <strong>et</strong>couvain anormaux, durée de vie anormalement faible de la reine) ;- <strong>des</strong> baisses de récoltes de miel liées à une population d’abeilles insuffisante, à unediminution <strong>des</strong> sécrétions nectarifères <strong>des</strong> fleurs, ou à un manque de fleurs.Selon une partie <strong>des</strong> acteurs de la filière apicole, ces manifestations auraient pour originecommune <strong>des</strong> intoxications aiguës ou chroniques, dues à <strong>des</strong> agents chimiquescontaminants (Chauvency, 1997 ; Le Chatellier, 2001 ; Alétru, 2008 ; Bruderer <strong>et</strong> Hermieu,2008).Des chiffres de mortalité hivernale supérieurs aux normes considérées en France (10 % demortalité) sont néanmoins établis depuis vingt ans (Gaonach, 2005), confirmant l’existenced’une anomalie, touchant la filière apicole française, ancrée dans le temps (Schiro, 2008).Les enregistrements, par le laboratoire de l’Afssa Sophia- Antipolis 24 , de mortalité anormalede <strong>colonies</strong>, dans les ruchers de différents départements, pour le premier trimestre del’année 2008, figurent dans le tableau 9. Ils perm<strong>et</strong>tent de constater l’importance <strong>des</strong> tauxde mortalité par rucher, variant entre 56 % (Lozère) <strong>et</strong> 100 % (Aveyron, Dordogne, Haute-Savoie, Rhône) (Celle <strong>et</strong> al., 2008). Toutefois, les chiffres présentés dans ce tableaucorrespondent à <strong>des</strong> signalements volontaires <strong>des</strong> apiculteurs, a priori non représentatifs nid’une catégorie d’apiculteur ni de la situation générale <strong>des</strong> maladies <strong>des</strong> abeilles en France<strong>et</strong> de leur diversité.23 Un échec de remérage aboutit à une colonie bourdonneuse (la reine n’a pas été ou a mal été fécondée, ou a disparu).24 Le laboratoire de l’Afssa Sophia-Antipolis est le laboratoire d'étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de recherches sur les abeilles de l’Agence française de la sécurité sanitaire <strong>des</strong>aliments.51